Ukraine : une facture de 4,38 milliards d’euros pour restaurer les télécommunications

Pour rétablir les télécommunications en Ukraine, il faudra environ 4,38 milliards d’euros et surtout plusieurs années. Plus de 30 000 km de fibres optiques ont été détruits.

La guerre en Ukraine a eu un impact important sur les réseaux de télécommunications du pays et le coût pour remplacer toutes ces infrastructures est estimé à 4,38 milliards d’euros. Mais il faudrait surtout 10 ans pour tout remettre en ordre.

Une amélioration des infrastructures

Depuis février 2022, ce sont plus de 4 300 antennes mobiles qui ont été détruites et le réseau en fibre optique a également été durement touché puisque ce sont plus de 30 000 km de câbles qui ont été endommagés en plus de deux ans, comme le rapporte Euronews Next. Mais la guerre fait encore rage et les infrastructures continuent à être détruites, faisant encore augmenter le bilan final.

La Banque mondiale avait estimé en fin d’année dernière que les dommages étaient de 1,97 milliard d’euros mais il y a eu quelques mois en plus qui sont passés et l’Ukraine ne va pas reconstruire à l’identique ses infrastructures, elles seront améliorées, notamment en ce qui concerne la cybersécurité. Et les estimations ne concernent que les zones non occupées, cela pourrait donc s’envoler une fois ces régions récupérées.

Des réparations financées par les opérateurs

Pour le moment, les opérateurs ukrainiens sont en mesure d’assumer les coûts liés aux dommages sur les réseaux endommagés mais ils ne pourront pas le faire continuellement. Vodafone a déjà dépensé 47 millions d’euros pour réparer 900 sites mobiles endommagés mais il se pourrait que l’opérateur doive doubler cette somme.

Du côté de Lifecell, ce sont environ 1 000 sites qui ont été rétablis depuis le début de l’invasion russe pour un prix de 138 millions d’euros. Dans les deux cas, ce sont les opérateurs qui ont financé les réparations.

Certaines zones seront également plus coûteuses à réparer. L’oblast de Donetska et celui de Kharkivska comptent chacun pour 17% des dégâts répertoriés dans le pays.

Mais malgré cela, les infrastructures résistent. A Kharkiv, 80% des stations sont toujours opérationnelles même si d’autres infrastructures sont complétement détruites. Les antennes sont parfois alimentées via des générateurs et des équipes techniques ont été mises en place pour travailler dans des conditions critiques, parfois au plus près de la ligne de front.

De plus, les clients peuvent utiliser les antennes des différents opérateurs depuis le début de la guerre, ils ne sont plus attachés uniquement à celles de leur opérateur de base.

Concernant les régions occupées, les réparations pourraient être bien plus coûteuses. Les russes détruisent les infrastructures ou emportent carrément les équipements en Russie.

En attendant, l’Ukraine est le pays où il y a la plus forte utilisation de Starlink au monde. Il y aurait ainsi 47 000 unités utilisées à travers le pays.

La France va aider à la reconstruction

La fédération InfraNum a annoncé qu’elle allait aider à la reconstruction des infrastructures du pays. Elle va lancer une étude préliminaire avec des cabinets français avec l’aide de partenaires locaux. L’étude va permettre d’établir avec précision un état des lieux technique.

Mais la France ne va pas réparer les infrastructures, elle va plutôt aider aux réparations et à la modernisation des réseaux, en laissant les entreprises ukrainiennes prendre en main la reconstruction.