Les influenceurs sous l’œil de la répression des fraudes
Des influenceurs ont été contrôlés par la DGCCRF. Sur la totalité des personnes contrôlées, 60% présentaient des anomalies, notamment en n’indiquant pas le procédé commercial de leurs posts.
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a enquêté sur les pratiques commerciales des influenceurs. Une soixantaine de personnes a été contrôlée, et il en est ressorti que 6 sur 10 ne respectaient même pas le fait de dire qu’elles faisaient de la pub. Des rappels à l’ordre et des sanctions ont été distribués.
Des arnaques au CPF, de l’esthétisme non encadré…
Active depuis des années dans le contrôle des influenceurs, la DGCCRF a mené une campagne de vérifications des contenus publiés par plus d’une soixantaine d’influenceurs et d’agences depuis 2021. Ces derniers ont pour points communs d’avoir de nombreux abonnés ainsi que de faire la promotion de compléments alimentaires, de programmes minceurs, de cosmétiques ou encore de service de trading voire de paris en ligne. Des secteurs qui sont très encadrés.
Outre les influenceurs avec beaucoup d’abonnés, la répression des fraudes s’est également penchées sur des influenceurs ayant fait l’objet de signalements par les consommateurs.
Sur la totalité des personnes contrôlées, la DGCCRF a relevé que 6 sur 10 ne respectaient pas les règles, soit 36 personnes. De plus, aucuns de ces influenceurs en anomalie ne respectait les règles relatives à la transparence du caractère commercial pour leurs publications. Ils faisaient donc passer de la publicité pour des publications normales et ne disaient pas qu’ils étaient en réalité rémunérés pour cela.
Mais ce n’est pas tout car certains influenceurs en infraction ont trompé les consommateurs sur les propriétés des produits vendus. Ils prêtaient certaines caractéristiques (bio ou naturels, anti-covid…) alors que les produits ne les possédaient pas, et d’autres ont promu des services risqués notamment dans le domaine des paris sportifs, en s’affranchissant des règles encadrant ces produits. D’autres pratiquaient le drop-shipping.
Cela ne s’arrête pas là puisque parmi les influenceurs contrôlés, certains faisait des opérations de promotions non autorisées comme celle de l’utilisation du compte personnel de formation (CPF) pour récupérer des cadeaux ou du cash, en détournant l’argent du CPF. D’autres pratiquaient la promotion d’injections esthétiques par des esthéticiennes et non par du personnel de santé, faisant courir des risques sur la santé de leurs abonnés.
Jusqu’à deux ans de prison et 300 000 euros d’amende
Suivant le degré de gravité des posts, les sanctions seront différentes. Elles iront du simple rappel à la loi jusqu’à la transmission d’un procès-verbal d’infraction au procureur de la République qui pourra les condamner. Pour rappel, les pratiques commerciales trompeuses peuvent être punies de deux ans d’emprisonnement de jusqu’à 300 000 euros d’amendes.
Si les personnes sanctionnées ici continuent, elles s’exposent à une sanction supplémentaire qui pourra aller jusqu’au fait d’informer le grand public des faits constatés et des suites données.
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