Aujourd’hui, deux entreprises sur trois sont passées à la fibre selon le baromètre Covage/InfraNum publié ce lundi. Mais derrière ce chiffre se cache un ralentissement de l’adoption de ce réseau à très haut débit et surtout une inégalité entre les territoires.
La numérisation des entreprises se poursuit mais elle fait face à un fort ralentissement l’an dernier. Si aujourd’hui 63% des entreprises ont fait le choix du très haut débit, il n’en reste pas moins qu’un bon tiers est très frileuse concernant un changement de technologie, quand il est possible.
Un ralentissement de l’adoption de la fibre
Dans leur dernier baromètre annuel, Covage et InfraNum ont noté que la croissance ralentit avec seulement 15% d’entreprises fibrées en plus l’an dernier, contre 49% l’année précédente. Mais surtout, cela montre que beaucoup d’entreprises qui pourraient être fibrées ne le sont toujours pas puisque le taux d’adoption est bien plus bas que le taux d’entreprises raccordables.
Le baromètre met en avant le fait qu’il existe une grande disparité selon le territoire et la taille des entreprises. Ces dernières passent moins à la fibre à la campagne que dans les zones urbaines, elles sont seulement 44% en zone rurale contre 79% en région parisienne selon Aymeric de Cardes, directeur général de Covage.
De plus, les petites entreprises passent moins facilement à la fibre que les plus grosses, il existe un écart de 25% mais certaines grandes entreprises n’ont pas forcément fait la bascule. Cette différence peut notamment s’expliquer par le fait qu’une très petite entreprise ou certains corps de métier n’ont pas forcément besoin d’un très bon débit pour travailler et le passage à la fibre est plus vu comme une contrainte qu’autre chose. Un plombier seul n’a pas les mêmes besoins de connexion qu’un photographe de mariage par exemple, ce dernier ayant besoin de beaucoup de débit pour envoyer les photos doit passer à la fibre pour travailler plus efficacement.
Les entreprises qui ne sont pas éligibles ne sont pas toutes prêtes à migrer
Néanmoins, ce qui peut paraître inquiétant pour la filière de la fibre est que parmi les entreprises qui n’ont pas encore la fibre, 41% hésiteraient à migrer. Un chiffre qui reste stable mais qui montre encore beaucoup de réticences. En revanche, 59% souhaitent toujours s’équiper, ce qui pourrait d’ailleurs engendrer des changements d’opérateur.
En effet, en cas de bascule de la fibre 41% des entreprises sont prêtes à changer d’opérateur à cette occasion contre seulement 9% hors migration.
La peur d’un mauvais service
Ce ralentissement dans l’adoption était multifactoriel mais ce qui revient le plus souvent est le coût associé de la bascule ainsi que le manque d’informations sur l’éligibilité. Il ne faut toutefois pas oublier les problèmes de la fibre qui font craindre aux personnes éligibles des problèmes également, ce qui entraînerait derrière une perte d’exploitation, ce que les entreprises veulent absolument éviter.
« Les problèmes de qualité desservent la migration. Quand les plans de reprise et les points de mutualisation seront reconstruits, certaines entreprises seront certainement moins frileuses » constate Nicolas Karp, Directeur de la BU télécoms d’Hexanet.
Il faudra donc attendre que les réseaux soient remis en ordre pour que les entreprises adoptent plus facilement la fibre optique.
