Streaming audiovisuel : 7 000 artistes français demandent une meilleure rémunération de la part des plateformes
Des artistes ont lancé une lettre ouverte à destination des plateformes de streaming. Ils estiment ne pas être suffisamment bien rémunérés lorsque l’œuvre dans laquelle ils sont a du succès.
Dans une lettre ouverte publiée ce lundi, 7 000 artistes – comédiens ou musiciens/chanteurs de bande son – réclament une meilleure rémunération aux plateformes de streaming.
Aucune transposition de la directive en trois ans
Ces 7 000 artistes demandent à ce qu’une loi vieille de trois ans soit enfin appliquée dans « l’univers impitoyable du streaming » et à ce qu’ils soient « rémunérés proportionnellement au succès de l’œuvre à laquelle ils collaborent ».
Dans la lettre ouverte lancée par l’Adami, organisme de gestion collective des droits des artistes interprètes, les artistes rappellent qu’ils « perçoivent un forfait, maigre et unique, déterminé dès le début » pour leur interprétation dans une série ou un film et cela, même si le contenu en question devient un succès mondial.
Ce qui est pour eux un « constat d’injustice majeure » mais qui contrevient surtout à la directive européenne du 15 avril 2019 relative aux droits d’auteur et rémunération des artistes-interprètes.
Le texte européen instaure en effet un principe de « rémunération appropriée et proportionnelle » pour les interprètes et donc en cas de succès de l’œuvre, ils doivent avoir une rémunération supplémentaire basée sur ce succès.
Cependant, trois ans après l’instauration de ce texte, aucun accord n’a vu le jour en France suite à l’ordonnance de transposition et cela fait aujourd’hui trois ans que les actrices et les acteurs sont donc dans l’attente d’une mise en place d’un tel accord.
Un tel bras de fer a été mené de l’autre côté des Alpes. 3 000 acteurs italiens ont tenté de négocier avec Netflix le reversement de 0,4% des recettes mais ils n’ont au final obtenu seulement 0,03% du gâteau. Depuis, le collectif a engagé une action en justice devant le tribunal de Rome.
Nous, actrices, acteurs, artistes de la musique qui participons à la bande son, tous les artistes-interprètes dont le travail est utilisé dans les œuvres audiovisuelles diffusées sur les plateformes de streaming demandons à tous ceux susceptibles de permettre, de négocier ou de gérer cette rémunération, c’est-à-dire gouvernement, syndicats, plateformes de streaming, organismes de gestion collective, de tout faire pour que la loi du 12 mai 2021 nous garantissant une juste reconnaissance de notre travail, soit appliquée.
Lettre ouverte de l’Adami
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