Réforme de l’audiovisuel public : l’examen du projet repoussé
Le projet de fusion de France Télévisions, Radio France, l’INA et France Médias Monde devra attendre. Jeudi, l’Assemblée nationale a repoussé son examen à juin alors que les groupes concernés ont prévu des grèves pour contester le texte.
Le projet visant à réformer l’audiovisuel public prend déjà du retard. Alors que l’Assemblée nationale devait examiner le texte en première lecture ce jeudi et ce vendredi, elle a décidé de repousser cette lecture au mois de juin.
Les groupes intéressés, notamment France Télévisions et Radio France, avaient prévu des grèves pour contester ce projet de loi visant à créer une »BBC à la française ».
Des mobilisations importantes
C’est donc un nouvel obstacle auquel fait face ce projet ambitieux porté par Rachida Dati, la ministre de la Culture. La semaine dernière, nous apprenions que le ministère des Affaires étrangères ne souhaitait pas inclure l’audiovisuel extérieur à ce projet de fusion prévu pour le 1er janvier 2026, à savoir France 24, RFI et Monte Carlo Doualiya qui constituent France Médias Monde.
Le report de l’examen serait dû à l’encombrement de l’ordre du jour d’après l’AFP qui ajoute que le texte ne devrait être examiné qu’au mois de juin dorénavant, sans doute après les élections européennes qui se tiendront le 9 juin prochain.
Mais malgré ce report, de nombreux employés de Radio France et France Télévisions ont fait grève ce jeudi et ce vendredi. Ils sont un tiers au total à l’avoir fait selon l’AFP. Chez le groupe audiovisuel public, 12% des salariés (tous métiers confondus) ont fait grève tandis que 72% des salariés de Radio France l’ont fait d’après le syndicat SNJ. L’AFP ajoute que les antennes de Radio France « ont été très perturbées et les émissions habituelles remplacées par de la musique » et la chaîne Franceinfo, de son côté, a rediffusé des programmes.
Au-delà des grèves, des rassemblements ont eu lieu en France, notamment un près du ministère de la Culture à Paris où des manifestants ont brandi des pancartes « Non à la casse de l’audiovisuel public ».
“On n’est pas contre une évolution de nos médias, mais on ne veut pas que ça se fasse de manière précipitée pour satisfaire l’agenda politique de notre ministre“, a déclaré Mathilde Goupil, déléguée syndicale SNJ à France Télévisions, à l’AFP.
Un projet « très mal parti »
Pour rappel, Rachida Dati envisage de « rassembler les forces » de l’audiovisuel public français et pour cela, elle envisage une « phase intermédiaire » visant à créer une holding en 2025 avant que la fusion ne soit mise en place le 1er janvier 2026.
Mais vu les contestations et le report de l’examen du projet, le projet semble « très mal parti » selon un député de la majorité. Et pourtant le temps presse puisque la holding est censée être crée d’ici un an et la fusion est prévue pour dans moins de deux ans, ce qui laisse très peu de temps aux acteurs concernés mais aussi au gouvernement de mettre en place cette réforme express.
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