Pour l’Institut Montaigne, il faudrait se passer de la 5G d’Huawei en Europe
L’Institut Montaigne, think tank libéral, vient de publier une note repérée par Les Echos dans laquelle il estime que l’Europe devrait se passer d’Huawei pour construire ses réseaux 5G, le papier d’une treintaine de pages a été publié par deux chercheurs spécialisé sur l’Asie.
Il y a quelques jours, le gouvernement américain publiait une décision interdisant aux entreprises américaines de commercer avec Huawei dont Google, fournisseur du système d’exploitation et de multiples applications pour les smartphones du chinois.
Mais d’autres entreprises sont soumises à ces interdictions, ce qui pourrait fragiliser Huawei si ses fournisseurs américains ne peuvent plus rien lui vendre. En Europe et particulièrement en France, l’équipementier n’a pas été totalement écarté des différents marchés mais une vigilance accrue sera de mise sur les matériels du constructeur.
Pour les auteurs, Huawei joue à un espèce de double jeu, communiquant différemment selon les marchés. Si en Europe, il prône son matériel comme étant une « solution européenne pour la 5G » et communique très activement sur son ouverture, en Chine, l’approche du constructeur est assez différente puisqu’il serait au plus proche de l’appareil au pouvoir comme l’indique la note : « ses liens avec le coeur du projet techno-nationaliste et l’appareil de sécurité de la Chine sont ineffaçables ». Les deux hommes recommandent d’agir en fonction du principe de précaution même si aucun lien n’est avéré car ils notent « l’impossibilité pour Huawei de démontrer l’absence de liens étroits et ineffaçables avec le parti-État chinois rendent nécessaire d’écarter cette entreprise des infrastructures à risque » mais tempèrent leurs propos « tout le problème reste bien sûr d’en déterminer l’étendue ».
Il faudrait donc écarter Huawei tout en se tournant vers des solutions européennes comme Nokia ou Ericsson qui ont été choisis dans une cinquantaine de pays et qui sont présents sur les premiers réseaux 5G à travers le monde comme en Corée du Sud, aux Etats-Unis ou en Suisse mais il se pose plusieurs problèmes au sein de l’Union Européenne qui n’a pas de base juridique pour écarter un concurrent étranger et qui n’a pas non plus de capacité de décision unifiée, en clair l’Europe peut recommander de ne pas prendre Huawei et les pays suivront ou non ces recommandations.
Mais là aussi se posent d’autres questions pour les Etats et les opérateurs, pourquoi écarter un industriel qui représente le meilleur rapport qualité/prix alors que d’importants investissement ont lieu à travers le vieux continent avec la fibre ou encore avec l’achat des fréquences pour ce réseau de cinquième génération.
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