Le projet de loi « anti Huawei » fait grincer des dents les opérateurs
Alors que la proposition de loi concernant la sécurité des réseaux et la possible exclusion des équipements d’Huawei doit être présentée en lecture publique au Sénat fin juin, les opérateurs et l’Etats se sont réunis afin d’en discuter préalablement.
Selon Les Echos, les discussions auraient tourné à la défaveur des industriels du secteur. L’Etat voudrait ainsi faire peser sur les épaules des opérateurs la décision de ne pas recourir aux équipements du chinois. Et si les défenseurs du texte se sont toujours gardés de dire que la loi visait une entreprise en particulier, les courriers envoyés portaient l’en-tête « PPL Huawei » notait amusé un des professionnel du secteur.
Mais ce qui fait réellement grincer des dents les opérateurs, c’est le dispositif que l’Etat veut mettre en place pour s’assurer des équipements utilisés par les opérateurs. « Un mécanisme qu’aucun autre Etat n’a mis en place » dénonce Arthur Dreyfuss, le Président de la Fédération française des télécoms. Cela serait même vu comme une « planification soviétique » selon un industriel du secteur.
L’ANSSI, l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, voit même son rôle étendu mais d’une façon beaucoup trop large et sans véritable limite sur ce qu’il doit surveiller. Ainsi le gouvernement serait en mesure de prévoir le déploiement des réseaux et les équipements utilisés à tel ou tel endroit grâces aux informations recueillies par l’Agence.
Le second point bloquant pour les opérateurs est le fait que l’Etat veut les obliger à avoir plusieurs fournisseurs pour une zone géographique donnée, empêchant ainsi un black out si une puissance étrangère venait à rendre inopérante les équipements d’une entreprise même si on imagine mal les suédois ou les finlandais s’amuser à cela.
Quoiqu’il en soit, les opérateurs se préparent à affronter les sénateurs concernant ce projet de loi. Pour eux, les membres de l’hémicycle devraient refuser le texte : » cela devrait faire hurler tous les élus. Mais personne n’a saisi la portée du texte », a renchéri un industriel cité par le journal.
Du côté de Bercy, on se veut plus rassurant : « L’objectif n’est pas de se retrouver dans une économie planifiée. C’est le début de la discussion. Nous espérons que le dialogue lèvera les inquiétudes ».
Il reste un peu plus de trois semaines pour que les deux parties se mettent d’accord puisque le texte passera en séance publique le 26 juin prochain.
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