IPv6 : L’ARCEP sort son nouveau baromètre du déploiement

L’ARCEP, l’autorité de régulation des télécoms, vient de publier son nouveau baromètre du déploiement de l’IPv6 chez les opérateurs. Cette fois, le régulateur a élargit son étude aux opérateurs plus petits et ne tient plus compte uniquement des quatre nationaux.

Alors que les IPv4 sont épuisées et qu’il ne reste que des adresses qui reviennent au registre puis qui sont redistribuées à une liste d’attente, il devient de plus en plus urgent de passer à l’IPv6 selon l’ARCEP et d’autres acteurs d’internet. Or, le déploiement est en cours et est loin d’être achevé selon le baromètre publié.

L’Autorité a passé au crible tous les acteurs de la chaîne internet et a dressé le bilan de la progression de leur transition vers l’IPv6, des opérateurs aux terminaux en passant par les différents prestataires comme les équipementiers, les transitaires ou les hébergeurs de contenus.

Réseaux fixes

Pour que les opérateurs puissent proposer l’IPv6, il faut que leur réseau soit compatible avec cette norme mais également que les box le soient aussi. Les box récentes des fournisseurs d’accès sont compatibles mais il existe de-ci de-là des clients avec des modems non compatibles quand ce ne sont pas les terminaux détenus qui ne peuvent pas passer à l’IPv6.

Free fait figure de bon élève mais il était le premier à être impacté par le manque d’IPv4, l’opérateur avait ainsi mis en place une IPv4 partagée entre plusieurs clients, ce qui pouvait poser certains problèmes d’ailleurs comme le fait de ne pas pouvoir utiliser de système de domotique ou d’accéder à un disque dur en réseau depuis l’extérieur du domicile.

Orange déploie aussi énormément l’IPv6 mais une partie de son réseau n’a pas encore été mise à jour, il s’agit du parc xDSL et plus précisément du parc de clients qui ne sont pas éligibles au VDSL. Étonnamment, la 4G fixe est à 0% alors que le réseau mobile est bien compatible mais les offres devraient passer à IPv6 à partir de l’an prochain.

SFR qui a pourtant un parc largement prêt fait figure de très mauvais élève avec un score de seulement 6,7%, l’IPv6 n’étant pas activé par défaut dans la box, vous pouvez cependant le faire manuellement. L’ARCEP enjoint d’ailleurs l’opérateur (et les autres) à activer cette norme par défaut.

Concernant les petits opérateurs, ceux ayant entre 5 000 et 3 millions de clients, le déploiement est là aussi très inégal avec quelques bons élèves comme Orne THD, Wibox ou encore Coriolis Telecom.

Réseaux mobiles

Les réseaux mobiles sont très différents des réseaux fixes. Alors que Bouygues Telecom a très faiblement déployé l’IPv6 sur ses offres internet, 100% de son parc mobile est compatible à l’exception des offres avec uniquement de la DATA (4G fixe, sim pour tablettes…).

Orange a là encore quasiment tout son réseau compatible IPv6 mais tout n’a pas été activé. Si vous possédez un smartphone android, vous pouvez modifier votre APN pour qu’il se connecte de cette façon. Sur un iPhone, il faudra attendre le déploiement.

SFR et Free sont aux abonnés absents et Free a refusé de communiquer toute information concernant le déploiement dans les prochaines années.

Chez les opérateurs virtuels, les MVNO, l’activation n’a pas encore été faite, sauf chez Zeop, selon les données recueillies par le régulateur en juillet dernier.

Afin d’accélérer l’adoption, l’ARCEP souhaite obliger les opérateurs à supporter la norme pour la 5G en mettant une condition à l’attribution des fréquences, les titulaires devront ainsi rendre leur réseau mobile compatible à compter du 31 décembre 2020.

Le reste du réseau

Le passage à IPv6 chez les opérateurs ne servira à rien si le reste du réseau ne passe pas non plus sur ce protocole. Il y a ainsi seulement 27% des sites web les plus visités en France qui sont accessibles en IPv6 uniquement mais 62% des pages web sont compatibles. Même constat pour les différents hébergeurs qui proposent des mails, seul Google fait figure de bon élève avec 95,8% de taux de pénétration, le second du classement est Scaleway avec seulement 9,2%.

En ce qui concerne les terminaux, les versions les plus récentes des systèmes d’exploitation sont compatibles comme les Android ou iOS les plus récents, tout comme Windows 10, Chrome OS, MacOS ou encore Linux.