Procès France Télécom : L’entreprise et son ancien PDG condamnés
En pleine période de restructuration de l’entreprise il y a une dizaine d’années, 35 salariés, à bout, se sont suicidés. Le procès visant à faire la lumière sur ces pratiques vient de se terminer et a vu la condamnation de l’entreprise et de Didier Lombard, le PDG de l’époque.
Orange et Didier Lombard ont écopé des peines maximales encourues dans le cadre du procès des suicides chez France Télécom pour harcèlement moral. Didier Lombard n’est pas le seul dirigeant à avoir été condamné, son numéro 2, Louis-Pierre Wenès, et Olivier Barberot, le DRH du groupe de l’époque ont eux aussi été condamnés de la même façon.
Après plus de trois mois de procès, c’est donc une page qui va pouvoir commencer à se tourner pour plusieurs familles ou collègues touchés par ces suicides. Au milieu des années 2000, le groupe France Télécom, était en difficulté, très endetté et il fallait l’éponger.
L’idée était alors de faire un plan de départs volontaires pour se séparer de 22 000 collaborateurs, 10 000 autres devaient également subir des mobilités internes. Mais les dirigeants en place ont choisi une politique beaucoup plus dure, qui forcerait les employés à partir de force.
Il s’agissait des plans Next et Act qui devaient transformer l’entreprise en trois ans. Mais les moyens choisis étaient illégaux et la pression mise sur les salariés beaucoup trop forte. Didier Lombard avait d’ailleurs eu des mots très durs en disant que les sorties devraient se faire « par la porte ou par la fenêtre ».
Trente-cinq cas de suicides ont été recensés au sein de l’entreprise durant ce management qui a fortement dégradé les conditions de travail et qui a divisé grandement l’entreprise par la mise en place de « comportements individualistes » et une « compétition délétère ».
Orange a été condamnée à 75 000€ d’amende et devra payer au moins deux millions d’euros de réparations. Didier Lombard et les deux autres dirigeants ont été condamnés à un an de prison dont huit mois avec sursis et 15 000 euros d’amende pour la période 2007 – 2008 mais pas pour la seconde partie du plan de départ entre 2009 et 2010. Les autres prévenus ont été reconnus coupables de complicité de harcèlement moral comme le révèle Le Monde.
Si Didier Lombard a décidé de faire appel, l’opérateur historique a annoncé qu’il ne le ferait pas et prend acte de la décision du Tribunal correctionnel de Paris. Le groupe rappelle qu’il avait décidé en juillet de cette année de créer une « commission d’indemnisation de préjudices individuels ». Celle-ci a été mise en place avec les différentes organisations syndicales.
De plus, un comité de suivi et de réparation a été mis en place au sein de l’entreprise en octobre dernier. Ce comité aura pour but de trouver des solutions amiables et transactionnelles avec les personnes physiques présentes dans l’entreprise entre 2007 et 2010 et leurs ayants droit, afin de leur éviter « des démarches longues, coûteuses et socialement douloureuses pour les personnes concernées ».
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