Pour le Président de l’Arcep, Orange est trop puissant sur le marché entreprise

Le marché des télécoms pour entreprise est aux mains du duopole Orange – SFR qui représente près de 80% des parts de marché dont 60% rien que pour l’opérateur historique. Une position qualifiée d’ultra-dominante par l’Arcep.

Alors que Kosc est en difficulté financière, Sébastien Soriano, le Président de l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) est revenu sur la concurrence sur le marché professionnel qui est dominé par Orange et SFR.

L’Arcep a poussé l’arrivée de Kosc, opérateur de gros, dans le paysage des télécoms pour mettre un peu de concurrence mais, l’entreprise a très vite rencontré des difficultés et a mis du temps à démarrer.

Dans une entrevue avec Les Echos, Sébastien Soriano souligne qu’Orange a joué le jeu de cette arrivée en « créant les conditions d’entrée d’un nouvel opérateur ».

Mais il redoute qu’Orange tente « de tout faire pour conserver sa position dominante », empêchant ainsi l’essor du numérique au sein des PME.

Selon le Président de l’Autorité, il existe « trois problèmes majeurs ». Les prix d’Orange sont trop bas, ce qui pourrait empêcher l’arrivée de compétition. Dans un second temps, la fibre d’Orange n’est pas ouverte aux petits opérateurs et Orange souhaite se lancer mais ce n’est pas « souhaitable » pour l’Arcep et enfin, l’option de « qualité renforcée » vendue par Orange est bien trop élevée, ce qui empêche les alternatifs d’y souscrire.

Pour remédier à ces problèmes, l’Arcep va lancer une consultation publique qui devrait aboutir à une adoption dès la fin de cette année. La régulation sera simplifiée mais durcie et elle sera appliquée au cas par cas. Le prix des options sera également revu à la baisse.

Enfin, ce qui pourra inciter les entreprises à passer à la fibre, c’est la fin du cuivre mais celle-ci n’interviendra pas avant plusieurs années. Et l’Arcep veillera à ce qu’Orange ne profite pas de la situation pour augmenter les coûts du cuivre et qu’il ne soit pas le seul opérateur présent sur place. En attendant la fin du cuivre, l’Arcep va également surveiller la qualité de celui-ci.