Huawei : Bouygues Telecom met en garde l’Etat en cas de possible bannissement
Bouygues présentait ses résultats annuels ce 21 février dont ceux de sa filiale Bouygues Telecom. Suite à cela, il en a profité pour revenir sur la possible éviction de Huawei du paysage français.
Alors que l’avenir de l’équipementier chinois est encore incertain dans l’Hexagone, les opérateurs montent au créneau devant une possible interdiction totale ou partielle qui pourrait leur coûter très cher.
En France, Bouygues Telecom et SFR utilisent du matériel Huawei dans les réseaux mobiles et ils continueront de le faire pour la 5G. Ces deux opérateurs sont donc particulièrement concernés par la question. Martin Bouygues, PDG du groupe Bouygues, a tenu à mettre en garde le Gouvernement devant ce qui pourrait coûter très cher à ces deux opérateurs.
» En tant que président du groupe Bouygues, je dois veiller d’une part à ce qu’il n’y ait pas d’impact financier négatif dû à des décisions qui ne nous appartiennent pas ; d’autre part à ce que l’on ne nous créé pas de désavantage concurrentiel » comme le rapporte Les Echos.
En effet, si Huawei est mis de côté, les opérateurs devront revoir les réseaux déjà en place, ils devront démonter les antennes 4G pour avoir le même fournisseur en 5G comme le souligne Martin Bouygues : « Vous ne pouvez pas swaper de la 4G d’un équipementier sur la 5G d’un autre équipementier ; il faut les mêmes équipements sur les mêmes zones ».
Il ajoute que « cela aurait un effet de coût et de délai et les deux sont de nature à distordre la concurrence entre les opérateurs pour des raisons qui ne nous appartiennent pas… » Le passage d’antennes Huawei à Nokia ou Ericsson prendrait énormément de temps sans parler du coût financier à supporter.
Interrogé par nos confrères sur le coût d’une telle opération, le PDG a botté en touche et a répondu sur la totalité du coût du réseau « Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’un réseau mobile performant en France, cela coûte entre 8 et 10 milliards d’euros« .
Il rappelle également l’ineptie d’interdire Huawei dans le mobile alors que l’équipementier chinois est présent un peu partout dans le paysage de l’internet français, « Je vous rappelle qu’on a du Huawei dans les réseaux fixes chez les quatre opérateurs français, et que c’est une part majeure de leurs installations même si personne n’en parle, a-t-il ajouté. Il y a aussi du Huawei dans les futures voitures PSA, ainsi que chez Ericsson et Nokia, beaucoup… Le truc s’arrête où ? »
En cas d’exclusion de la firme chinoise, la décision devrait être connue dans les prochains jours, Martin Bouygues demande que le processus d’enchères soit revu à la baisse. Enfin, le patron rappelle les difficultés qu’a eu son groupe lors de l’attribution de la quatrième licence mobile, accordée à Free, « Je rappelle que Bouygues Telecom a failli mourir de graves difficultés dues aux conditions de la quatrième licence de téléphonie mobile ».
L’opérateur a en effet été très affecté par l’arrivée de ce nouveau concurrent et a perdu énormément d’argent mais depuis Bouygues Telecom a repris du poil de la bête et affiche une bonne dynamique et a fait le plein d’abonnés aussi bien sur le mobile que sur la fibre.
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