Mediapro annonce maintenir Téléfoot mais cherche une conciliation avec la Ligue
Mediapro, propriétaire de la chaîne Téléfoot, a tenu une conférence de presse ce mercredi. Il était question de la continuité de la chaîne dédiée au football et de la conciliation avec la Ligue de Football Professionnel (LFP).
Le groupe espagnol s’est exprimé ce mercredi 21 septembre à propos de Téléfoot et l’affaire qui ébranle le monde footballistique français. S’il est en difficulté de paiement, il se dit pourtant prêt à rester le diffuseur de la Ligue 1 et de la Ligue 2.
Alors que la LFP a fait saisir les avoirs de Téléfoot auprès des opérateurs, à savoir le prix des abonnements, Mediapro assure être dans un processus de discussions avec la Ligue. Celui-ci restera bien sûr confidentiel. La chaîne va perdurer dans sa forme originale, aucun changement ne sera fait à ce niveau, que ce soit pour le prix ou la ligne éditoriale.
La situation particulière due à la crise liée au coronavirus va néanmoins obliger Mediapro à s’adapter. Des discussions sont en cours avec la Ligue à ce propos. Selon Jaume Roures, patron du diffuseur catalan, l’absence de public dans les stades n’a pas favorisé les abonnements. Malgré tout, Mediapro revendique 600 000 abonnements, un chiffre au-dessus des estimations de différents journaux.
Les échanges avec la Ligue vont durer plusieurs semaines et Roures se dit confiant concernant le processus de conciliation. Il ne remet pas non plus en cause les termes du contrat annoncé en 2018 avec les 780 millions d’euros par saison jusqu’en 2024.
Le patron de la chaîne a également confirmé être toujours en discussions avec CANAL+ malgré le fait que l’affaire a été portée devant la justice, comme le rapporte L’Equipe.
Pas de quoi payer ?
Si Mediapro s’est dit prêt à payer ce qu’il doit à la Ligue, le magazine Capital affirme que le groupe espagnol « n’a pas de quoi payer » la somme et que cela s’annonce encore plus difficile pour le troisième paiement, de 150 millions cette fois, qui devrait arriver au mois de décembre.
La trésorerie du groupe s’élèverait à 113 millions d’euros selon l’agence de notation Moody’s qui a dégradé la note de Mediapro par la même occasion pointant ainsi une santé financière « très fragile », juste au-dessus du niveau défaut de paiement. S’il ne manque « que » 60 millions à l’espagnol, les rentrées d’argent des abonnements ne sont pas assez élevées mais il peut encore demander de l’argent à ses actionnaires dont le fonds chinois.
Si la crise peut expliquer une partie de la perte des recettes, Mediapro connaissait déjà un recul de son chiffre d’affaires de 8% l’an dernier à cause du rachat de droits TV et de la baisse de ses revenus liés à la publicité. De plus, le groupe était déjà dans le rouge avec 923 millions d’euros de dettes au 31 décembre 2019.
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