Fibre : Le plus grand chantier de France victime de malfaçons
L’université d’été du Très Haut Débit a été l’occasion pour les opérateurs et les professionnels de la filière de parler de fibre. Beaucoup reconnaissent des malfaçons sur les déploiements et s’en inquiètent.
Les infrastructures de la fibre et en particulier celles dans la rue comme les armoires sont souvent dégradées. Entre actes de vandalisme et sous-traitants qui maltraitent le matériel pour l’ouvrir faute d’accès, la durée de vie de certains équipements est assez courte.
Les professionnels tirent la sonnette d’alarme depuis maintenant plusieurs mois, en tête desquels l’Avicca. L’association de collectivités qui s’occupe de la numérisation des territoires est revenue à la charge concernant ce qu’elle appelle « une pandémie de malfaçons ». Le secrétaire d’Etat au Numérique reconnaît lui aussi des problèmes concernant les raccordements.
La France est pourtant l’un des pays les plus en avance au niveau de la fibre comparativement à la taille du chantier. Nos voisins comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni sont très loin de nous et l’Hexagone est passé devant l’Espagne en terme de déploiement comme l’a rappelé Stéphane Richard, PDG d’Orange.
Et si la crise sanitaire ainsi que le confinement du début d’année auront causé des retards dans les déploiements, la France sera aussi championne d’Europe du nombre de prises installées avec 5 millions de prises selon les estimations. Mais de son côté, la commercialisation est toujours problématique : moins d’une prise sur deux est ainsi commercialisée.
Si le chantier avance à grande vitesse, tout ne se passe pas comme prévu concernant la pose de la fibre comme le rappelle l’Avicca osant même un « la pose « à l’arrache » n’a hélas jamais aussi bien porté son nom ». En effet, des clients raccordés se plaignent souvent de fibres arrachées soit intentionnellement soit parce que la pose d’origine était mauvaise (mauvais emplacement, soudures mal faites, fibres pliées…).
Les exemples ne manquent pas sur internet et ces malfaçons pourraient venir du fait que les opérateurs tiennent absolument à ce que les clients soient raccordés et de la pression qui s’exerce sur les sous-traitants qui préfèrent négliger le travail plutôt que de mettre le raccordement en échec, rémunération des actes oblige.
Il existe également d’autres points qui peuvent poser problème lors des déploiements comme l’ont rappelé divers intervenants durant cette « université d’été » d’automne. On peut citer en vrac les problèmes d’adresses qui touchent les villages ou les hameaux. Dans certains endroits, il n’y a pas de nom de rue ou pas de numéro et les logiciels ne savent pas intégrer « la maison verte sur la route principale ». Il lui faut une vraie adresse physique. Les communes doivent donc travailler dessus pour pouvoir prétendre à la fibre. De même, les appuis communs sont encore au centre des discussions et la filière souhaite l’arrêt des études de charges pour savoir si le poteau va résister à l’ajout d’une fibre supplémentaire.
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