Le patron de M6 appelle lui aussi à favoriser un rapprochement avec un autre groupe
Le Groupe M6 est à vendre et parmi les potentiels repreneurs, le groupe TF1. Mais le mariage pourrait être compliqué. Le patron de M6 pousse lui aussi à ce que cela puisse se faire sans entrave.
Le propriétaire du Groupe M6 cherche à s’en séparer. Son concurrent TF1 est pour le moment celui qui aurait proposé la meilleure offre concernant une reprise de la chaîne qui monte ainsi que des autres chaînes du groupe. Mais il existe de nombreux freins pour que l’opération puisse se faire, et le patron de M6, Nicolas de Tavernost, monte à son tour au créneau pour demander à les lever.
Les contraintes sont fortes et cela aurait « surpris » l’actionnaire de M6, selon les propos de Nicolas de Tavernost recueillis par Les Echos. Le patron de la chaîne était écouté par les sénateurs lors d’une audition qui a été suivie par celle de l’Autorité de la concurrence.
En plus des obstacles, le temps est compté avant la vente. En effet, elle doit se faire avant la date de renouvellement de l’autorisation TNT de M6 soit le 5 mai 2023. Au-delà, la loi interdit la revente d’une fréquence TNT dans un délai de 5 ans donc la vente se retrouverait bloquée jusqu’en mai 2028.
Une vente à TF1 prendrait plus de temps que si cela était fait à un acteur qui a moins de chaînes, voire aucune. Les groupes de télévision ne doivent pas posséder plus de 7 chaînes sur la TNT, or TF1 et M6 en ont 5 chacun. En cas de rachat, il faudrait donc que TF1 se sépare à son tour de trois chaînes. De plus, les deux groupes sont les plus importants sur la TNT, un mariage leur ferait prendre un poids très important sur le marché de la publicité et l’Autorité de la Concurrence pourrait y mettre un frein ou demander des engagements forts.
Tout cela va dépendre de l’angle selon lequel le rachat sera observé. S’il se limite simplement au marché français de la télévision et de la radio classique, ou si les plateformes qui ont une place de plus en plus importante seront ou non prises en compte dans le calcul.
« Aujourd’hui, analyser le marché sous le seul angle de la publicité télévisée ou radio est un faux-sens qui se paiera très cher, si l’on persiste dans cette définition qui empêche tout mouvement important de concentration » a indiqué Nicolas de Tavernost aux sénateurs.
Du côté de l’Autorité de la concurrence, l’ouverture ne semble pas encore de mise et le poids des acteurs en ligne, aussi bien les plateformes que les publicités sur internet, n’est pas pris en compte dans l’équation. Il se pourrait donc que le dossier soit plus long à être traité que prévu.
La vente à TF1 n’est pas encore compromise, mais ces obstacles pourraient faire préférer un autre concurrent à l’actionnaire de M6 afin de réaliser une vente rapide.
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