Vente forcée : Une boutique SFR pointée du doigt mais une pratique assez répandue
Une boutique SFR de Strasbourg est pointée du doigt pour avoir pratiqué de la vente forcée. Une pratique qui serait un peu plus répandue qu’il n’y paraît.
C’est une publication Facebook qui a mis le feu aux poudres. Dans un groupe réservé aux étudiants de Strasbourg, une personne s’interroge sur des prélèvements venant d’une assurance téléphonique qu’elle ne s’explique pas. Des dizaines d’étudiants se signalent concernant ce phénomène.
La cliente aurait largement été incitée à prendre une assurance par la vendeuse, celle-ci lui expliquant que « l’assurance était obligatoire pour acheter le téléphone » comme le rapporte Rue89 Strasbourg qui a pu s’entretenir avec la cliente lésée. Elle aurait même largement incité l’étudiante à le faire en lui mentant ouvertement et en prétendant que l’assurance possédait « une période d’essai d’un mois » et d’ajouter que la résiliation « se faisait automatiquement ».
Mais au bout d’un mois, les prélèvements ont continué et plus de 1500 euros auraient été ainsi prélevés en sus de l’abonnement.
Une autre étudiante indique que pour son cas, il s’agissait d’une carte Foriou. Il s’agit d’une offre sur abonnement qui permet de profiter de réductions sur internet avec des tarifs de 10 à 50 euros, selon la version strasbourgeoise du site d’actualités.
Une pratique poussée par le management
Les vendeurs de la boutique étaient poussés à vendre des téléphones avec assurance ou un abonnement. La rémunération pour le vendeur augmente dans ce cas. De 50 centimes pour un téléphone nu, le bonus à la fin du mois est bien plus important en cas de forfait + assurance sur le même téléphone.
Selon d’anciens salariés de la boutique interrogés par Rue 89, les vendeurs étaient poussés à vendre de l’assurance. Celle-ci était même imposée le plus souvent au client qui ne connaissait pas forcément le principe. Un des vendeurs ajoute même que les managers disaient « si tu ne fais pas du SFAM (le nom de l’assureur, NDLR), tu dégages ».
Le gérant de la boutique franchisée rétorque que le contrat avec la SFAM n’a plus cours depuis septembre 2020. Même si c’est bien le cas, les contrats pris jusqu’à cette date peuvent toujours continuer à être prélevés aux clients de la boutique. Il nie également le principe de vente forcée ou de pressions sur les employés.
Une pratique répandue
Si l’histoire touche la boutique SFR de Strasbourg, la pratique est toutefois répandue et a également lieu chez la concurrence, même en boutique Orange. Les faits ont été constatés par exemple dans une boutique de la Générale de Téléphonie (GDT), une filiale d’Orange. Les vendeurs pouvaient ainsi englober le prix des accessoires dans le prix de vente afin de faire une vente liée, pratique largement encouragée par les supérieurs. La vente liée permet d’augmenter les chiffres et les vendeurs sont mieux rémunérés et cela pouvait également être un objectif de vente.
Si le téléphone était vendu 150€ et la coque 20€, le vendeur pouvait ainsi annoncer au client que le téléphone lui revenait à 170€ d’entrée de jeu et que la coque était « offerte ».
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