Fusion TF1/M6 : une dizaine d’acteurs intéressés pour racheter les chaînes en vente

Les chaînes mises en vente par TF1 et M6 en vue de leur fusion intéressent près d’une dizaine de marques. Voici les candidats pour acheter Gulli, 6ter et TFX et TF1 Séries Films.

TF1 et M6 vont prochainement fusionner pour avoir encore plus de poids dans l’industrie de la télévision. Mais pour ce faire, les deux groupes vont devoir céder plusieurs de leurs chaînes, afin de ne pas avoir trop de parts de marché et pour permettre une libre concurrence. Cette vente permettra la fusion entre les deux groupes.

Cela concerne les chaînes TFX et TF1 Séries Films pour TF1, et 6ter et Gulli du côté de M6. Et le processus de vente de ces chaînes est en train de s’accélérer, selon les informations des Echos. Le quotidien rapporte que les acheteurs avaient jusqu’à la fin de la semaine dernière pour déposer une offre. Et les deux groupes auraient reçu un peu moins d’une dizaine d’offres des industriels du secteur, des producteurs et de plusieurs acteurs en France et en Europe.

Plusieurs acteurs veulent racheter Gulli

Parmi les chaînes mises en vente, Gulli est celle qui intéresse le plus les acheteurs. Le groupe M6 l’a rachetée en 2019 au groupe Lagardère, et a décidé de la mettre en vente pour permettre la fusion avec TF1.

En citant des sources proches du dossier, Les Echos indique que le groupe Mediawan serait intéressé pour racheter la chaîne de programmes familiaux. Mais il n’est pas seul dans la liste des acteurs intéressés : le groupe Unique Heritage Media, propriétaire du Journal de Mickey, aurait lui aussi fait une offre, accompagné par des fonds.

Enfin, la société Xilam (notamment à l’origine du dessin animé Oggy et les Cafards) aurait réfléchi à l’idée de racheter la chaîne, mais hésiterait à se lancer. Pourtant, la firme était en lice pour racheter Gulli en 2019, mais avait perdu face à M6. Le groupe avait fait l’acquisition de la chaîne ainsi que d’autres chaînes payantes au groupe Lagardère pour 200 millions d’euros.

Mais un spécialiste avance que depuis la transaction « Gulli a sans doute perdu de la valeur, alors que la concurrence des plateformes s’est intensifiée. Sans compter la concurrence de France 4, qui a été maintenue par le gouvernement. » La chaîne ne pourrait être vendue qu’entre 100 et 150 millions d’euros à ce jour.

Alain Weill et NRJ pour racheter les autres chaînes

En ce qui concerne les autres chaînes mises en vente par les deux groupes, un acteur a publiquement manifesté son intérêt sur Franceinfo. Il s’agit d’Alain Weill, propriétaire de L’Express, qui a avancé être intéressé par le rachat de TFX et 6ter. L’homme d’affaires a notamment lancé plusieurs chaînes TV, dont BFMTV. Toutefois, s’il obtient une des chaînes, il sera dans l’impossibilité de changer sa convention négociée avec le CSA.

Le groupe NRJ aura lui aussi montré son intérêt dans le rachat des chaînes mises en vente par TF1 et M6, mais n’aurait pas fait d’offre formelle pour le moment.

Un pouvoir de négociation élevé pour les acheteurs

Le groupe financier Oddo rapporte que la valorisation des chaînes serait de 50 millions d’euros par point d’audience, et les chaînes TFX et 6ter affichent respectivement 1,6% et 1,7%.

Quoiqu’il en soit, le pouvoir de négociation penche plutôt du côté des acheteurs car les groupes TF1 et M6 ont l’obligation de vendre trois chaînes de la TNT. En effet, ils en possèdent un total de dix tous les deux, mais un seul groupe ne peut pas avoir plus de 7 canaux.

Selon les dernières informations, les deux groupes auraient jusqu’au printemps prochain pour choisir les acheteurs de leurs chaînes en vente. Pourtant, ils attendent une décision de l’Autorité de la Concurrence courant octobre 2022. Mais pour un connaisseur du secteur, TF1 et M6 « ont tout intérêt à aller vite » dans leur processus de décision.

« Il y a une double lecture, celle du CSA qui nous oblige à céder trois canaux et celle de l’Autorité de la concurrence qui, selon la puissance des chaînes, peut vous demander de céder telle ou telle chaîne » – Olivier Roussat, patron de Bouygues