Lombard et Wenes doivent-ils démissionner?
24 suicides en 18 mois, la pression monte autour de l’état major de France Télécom:
D’une part le PS et le PCF ont réclamé mardi, au lendemain du 24e suicide à France Télécom en 18 mois, la démission du PDG Didier Lombard, dont la droite a elle aussi vivement critiqué la gestion, selon l’AFP. Les députés communistes ont demandé une commission d’enquête parlementaire et les élus PS une mission d’information.
« Nous pensons que la responsabilité d’un chef d’entreprise devrait passer par la démission, c’est la seule issue possible, en tout cas immédiatement« , a affirmé Benoît Hamon, porte-parole du PS.
« Le sujet le plus important est évidemment de remettre sur la table l’organisation du travail à France Télécom et que les syndicats soient à nouveau associés à sa mise en oeuvre« , a-t-il ajouté.
Pour la députée PS Aurélie Filippetti, il en va « de la décence » que M. Lombard démissionne: « ce n’est pas la demi-mesure de circonstance » sur la fin de la mobilité automatique des cadres « qui rassurera les salariés« .
De même, pour le porte-parole des députés PCF, Roland Muzeau, « le PDG et le directeur général de France Télécom doivent démissionner« , car « ils portent une lourde part de responsabilité dans la souffrance au travail« .
Les sénateurs communistes ont appelé le gouvernement à « prendre toutes ses responsabilités » et exigé la réunion de « véritables états généraux de la santé au travail« .
A droite, l’UMP a pris, via son secrétaire général Xavier Bertrand, la défense de M. Lombard, en estimant que sa démission n’était « pas le sujet » mais plusieurs responsables veulent une modification radicale du mode de gestion de l’opérateur.
Ainsi sans vouloir participer à un « lynchage personnel« , l’ex-Premier ministre et sénateur Jean-Pierre Raffarin a demandé un « changement de la stratégie sociale« .
Le patron des députés UMP, Jean-François Copé, n’a pas non plus réclamé « la tête » de M. Lombard, mais s’est interrogé sur les règles « très troublantes » concernant la mobilité à France Télécom.
Le président de l’Assemblée Bernard Accoyer -maire UMP d’Annecy-le-Vieux (Haute-Savoie) où le 24ème salarié s’est suicidé-, a jugé qu’un « travail d’évaluation et de remise en cause d’un certain nombre de situations » était « extrêmement urgent et nécessaire« .
Son vice-président, Marc Laffineur, exige que « le management de l’entreprise soit revu de fond en comble« . Et d’évoquer une possible démission, qui pourrait être un « signal« : « c’est le problème » de M. Lombard, « c’est sa conscience mais en tout cas, il faut que des mesures très importantes soient prises« .
Mardi matin, le PDG de France Télécom, qui avait annoncé la veille la fin du principe de mobilité systématique des cadres, a été auditionné par la commission des Affaires sociales du Sénat.
Les sénateurs, de gauche comme de droite, ont plaidé « pour une prise en compte accrue du facteur humain dans l’organisation du travail et la remise en cause de certaines méthodes de gestion des personnels« , en particulier le principe de mobilité.
D’autre part, les syndicats en interne pointent du doigt un autre homme : Louis-Pierre Wenes, le directeur général adjoint. Il inspire depuis cinq ans les nouvelles méthodes de management utilisées dans le groupe dont il est chargé de la transformation depuis 2006.
« Nous pensons qu’il est temps pour lui de choisir entre appliquer les consignes du PDG Didier Lombard et faire en sorte qu’un nouveau contrat social dans l’entreprise naisse avant la fin de l’année ou qu’il se démette s’il est en désaccord« , explique sans ambigüité Pierre Dubois, délégué central CFDT de France Télécom, joint par Europe 1. Quant à Didier Lombard lui-même, Pierre Dubois dit ne pas en être « au point de réclamer sa tête« , « pour ne pas fragiliser l’ensemble de l’entreprise« .
Arrivé en décembre 2002 comme directeur des achats et de l’amélioration de la performance, Louis-Pierre Wenes est présenté comme « un ‘cost killer’ (personne chargée de réduire les coûts, NDLR), il est responsable de tous les plans de suppressions d’emplois« , par Patrick Ackermann de Sud-PTT. « Wenes est symbolique : c’est lui qui a institué le management par la terreur, il doit partir« , renchérit Pierre Morville pour la CFE-CGC.
Chargé d’enquêter sur la vague de suicides qui touche France Télécom, Jean-Claude Delgenes, spécialiste de la question, se dit « frappé par l’ampleur de la crise« . « Elle appelle à un plan d’urgence« , a-t-il expliqué mercredi sur Europe 1, ajoutant : « les salariés semblent enfermés dans le désespoir. Ce qui me parait essentiel, c’est de leur donner la parole, il faut qu’ils disent ce qu’ils ont sur le cœur« .
Mardi, des syndicats de France Télécom ont annoncé leur intention de porter plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui après le suicide d’un salarié d’Annecy-le-Vieux lundi.
… »Démissioner »: de la part de la « gauche », cela ne m’étonne pas trop!
Légitime ds le sens que depuis le début de cette affaire, Mr Lombard est très loin des préocupations de ses employés!
Très loin des solutions mis en place…
Et très près; d’une arrogance que mm les médias ont cernés en lui lors d’interviews!!
Admettre l’échec de la politique social et démissionner?
C’est possible de sa part -ou de Wenes d’ailleurs- mais faudrait pas le(s) « laisser filer » avec un éventuel « parachute doré », en ns prétextant que si Orange est ce qu’elle est aujourd’hui:c’est un peu grace à eux!!!! c.a.d. une entreprise prospère et offensive en affaires, reconnu « everywhere in the world »!!!… (et là je pense aux actionnaires ou C. d’Administration qui pourraient lui(/leurs) allouer une telle offre)…Tt simplement hors de propos pour les milliers de salariés qui ont composés de grès ou de force, n’est ce pas?
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