Regain : Orange prépare une vaste réorganisation en France pour gagner en efficacité

L’opérateur historique français s’apprête à revoir en profondeur son organisation dans l’Hexagone, avec pour objectif affiché de renforcer sa compétitivité dans un contexte économique de plus en plus tendu.

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Selon les informations du Monde, Orange vient de présenter aux syndicats les grandes lignes d’un projet de réorganisation baptisé « Regain », censé simplifier ses modes de fonctionnement et améliorer ses marges. Ce plan sera détaillé début juillet lors d’une réunion avec les représentants du personnel.

Le chantier, qui concerne douze des dix-sept directions d’Orange sur le territoire national, s’annonce d’ampleur. Les entités touchées regroupent les pôles grand public, technique, expérience client, finance, stratégie ou encore ressources humaines. L’objectif serait de doper la réactivité et la performance commerciale dans un environnement particulièrement concurrentiel.

Réorganisation territoriale : vers plus de proximité ou une gestion centralisée ?

Parmi les mesures envisagées, Orange prévoit de revoir la carte de ses directions régionales, en passant de cinq à neuf entités principales dans des métropoles comme Paris, Lyon, Toulouse, Lille ou Rennes. D’après le document consulté par Le Monde, il s’agit d’optimiser l’organisation pour répondre à la pression sur les marges, dans un contexte marqué par une guerre des prix féroce et un ralentissement de la croissance du marché.

La direction du groupe assure qu’il n’est pas question de supprimer des postes ni de délocaliser des emplois : « Nous avons besoin d’améliorer nos marges pour pouvoir continuer à investir dans les réseaux », a expliqué un porte-parole cité par Le Monde.

En France, Orange est passé de 66 755 postes en 2019 à 50 073 en 2024, soit une baisse de 25% de l’effectif moyen en équivalent temps plein.

Des syndicats partagés et un climat social sous tension

Ce projet ne rassure guère les représentants syndicaux, alors que la dernière enquête interne a montré une dégradation du climat social chez Orange après plusieurs vagues de réorganisations. Certains responsables syndicaux, comme Sébastien Crozier (CFE-CGC), y voient principalement un moyen de réduire les coûts et redoutent la disparition de centres de décision en région, au profit d’une gestion plus centralisée. Selon lui, des activités comme la gestion des boutiques ou des centres de services clients risquent d’être davantage pilotées depuis le siège, ce qui pourrait éloigner l’entreprise de ses clients.

Olivier Berducou, délégué central CFDT, estime quant à lui qu’une réorganisation territoriale pourrait, au contraire, renforcer la proximité si elle aboutit à la création d’échelons plus petits et plus régionaux. Mais il souligne le manque de clarté du projet à ce stade et déplore que l’accent soit mis sur la réduction des coûts plutôt que sur la croissance du chiffre d’affaires, stagnant depuis une décennie.

De nombreuses incertitudes autour de la mise en œuvre

Pour l’heure, les représentants du personnel attendent des explications plus détaillées de la part de la direction. La direction doit présenter l’ensemble des contours du plan début juillet. Si la réorganisation était validée, sa mise en œuvre pourrait démarrer dès le 1er janvier 2026.

Ce projet « Regain », présenté comme une réflexion à ce stade, s’inscrit dans un contexte où les opérateurs télécoms français cherchent à adapter leur modèle face à l’érosion des marges et à l’intensification de la concurrence.

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