Huawei va ouvrir en France sa plus grosse usine en dehors de la Chine

Huawei avait récemment émis l’hypothèse de l’ouverture d’une usine en Europe, si le constructeur hésitait entre la France et l’Allemagne pour implanter sa manufacture, c’est finalement l’Hexagone qui a été choisi.

Nouvelle tentative pour l’équipementier chinois de se faire une place dans le paysage français et européen de la 5G avec l’implantation d’une usine en France. Ce n’est pas la première fois que le constructeur créé des centre en-dehors de la Chine puisqu’il a de nombreux bureaux partout dans le monde dont la France.

Huawei emploie en effet déjà près de 800 personnes sur le territoire mais cela va augmenter encore plus dans les prochaines années grâce à cette nouvelle usine, la plus grande en dehors de la Chine. Le Président de la firme qui a fait le déplacement spécialement à Paris pour l’occasion a annoncé que la première phase de l’investissement de son groupe sera de 200 millions d’euros, entre le terrain, les bâtiments et les équipements.

Pour faire tourner l’usine, il faudra du monde et Huawei devrait créer environ 500 emplois directs selon les estimations de la firme de Shenzhen. Les retombées devraient être un peu plus larges puisque cela bénéficiera également à des emplois indirects.

Rien n’a encore été défini concernant le futur lieu où se tiendra l’usine mais des experts sont déjà à pied d’oeuvre pour trouver l’emplacement idéal. Selon le PDG cité par Les Echos, « le calendrier dépendra de nos contacts avec les autorités publiques et des conditions des sites. La construction proprement dite peut aller assez vite ».

En revanche, l’entreprise sait déjà qu’elle va fabriquer des antennes 4G et 5G et plus précisément des modules qui seront intégrés dans les stations de base. Et les produits finaux devraient également être assemblés dedans.

De plus, la production devrait être soutenue puisque les produits devraient inonder l’ensemble du marché européen et le groupe table sur la production d’une valeur ajoutée d’un milliard d’euros par an, un volume « assez conséquent » selon son patron.

La construction intervient dans un contexte assez tendu pour le constructeur, une espèce de tentative de faire pencher la balance de son côté et de s’attirer les faveurs du Gouvernement avec cette annonce. La firme ne sait toujours pas à quelle sauce elle va être mangée concernant la 5G et tous attendent la réponse de l’Anssi, l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’informations.

Celle-ci étudie en ce moment même les antennes de l’équipementier et elle devrait donner une réponse à Bouygues Telecom et SFR dans les prochains jours voire les prochaines semaines. Les deux opérateurs sauront alors s’ils peuvent utiliser du matériel Huawei pour leurs déploiements.

La firme aurait peur qu’un refus en France puisse avoir un effet domino dans d’autres pays européens, particulièrement les plus gros. Mais Huawei a déjà bien avancé ses pions sur le vieux continent puisque le groupe a déjà signé une cinquantaine de contrats pour déployer la 5G dont certains avec les filiales locales des opérateurs français.