Le déploiement de la Fibre Optique en France peut sembler compliqué puisqu’il mélange des initiatives privées et des publiques. De plus, le régulateur des télécoms (ARCEP) surveille le marché et impose des règles de mutualisation, différentes en fonction des zones.
On distingue dans le déploiement de la fibre dans les Zones Très Denses (ZTD) – qui ressemblent environ 5,5 millions de logements – des Zones Moins Denses (ZMD) qui représentent la majorité du territoire et des français (27,7 millions de logements).
La première étape du déploiement de la Fibre Optique est dit horizontal : cela comprend le raccordement du NRO à un Point de Mutualisation proche des clients.
Le NRO est un local technique qui fait le lien entre le réseau national de collecte optique de l’opérateur (backbone) et les lignes des abonnés d’un quartier ou d’une ville qui convergent vers lui.
On trouve dans le local un OLT (Optical Line Termination), capable de recevoir des milliers de fibres.
Orange a dédié à la fibre une partie de ses NRA (noeud de raccordement d’abonnés) qui accueillent historiquement les paires de cuivre pour le réseau ADSL.
Un opérateur peut créer son NRO dans un local indépendant ou dans celui d’un concurrent qui hébergera ses équipements.
La majorité des déploiements FTTH se font avec une architecture PON (Passive Optical Network), c’est à dire point-à-multipoints qui permet d’éviter de tirer une fibre entre le NRO vers chacun des logements.
Le traffic de plusieurs abonnés est donc rassemblé dans une seule fibre (multiplexage) dans un Points d’Eclatement et d’Epissure (PEE). Une seule fibre partant du NRO peut desservir jusqu’à 128 abonnés.
A l’inverse, dans le cadre d’une architecture FTTH P2P (Point à point), chaque logement éligible dispose de sa propre fibre jusqu’au NRO, il n’y a donc pas d’éclatement. Ce type d’architecture est plus cher et n’a été retenu que par Free en France pour la fibre. Il s’agit du même modèle que la boucle locale cuivre : une paire de cuivre part de chaque logement jusqu’au NRA.
A partir de ce point, le réseau FTTH est obligatoirement mutualisé, c’est à dire que le premier opérateur a avoir déployé la fibre doit permettre un accès ouvert et non discriminatoire à ses concurrents.
La localisation du PM diffère selon la zone : il peut se trouver dans l’immeuble du client, ou à plusieurs centaines (milliers) de mètres du client sur le domaine public, voire même directement dans le NRO :
L’opérateur qui installe la fibre du PM aux logements doit prévenir les autres opérateurs de la fin des travaux pour leur permettre de se raccorder et attendre un délai de 3 mois, après lequel la commercialisation d’offres d’accès sera autorisée.
Par exemple, si vous attendez de pouvoir souscrire à la fibre optique avec Free, SFR ou Bouygues Télécom alors qu’actuellement seul Orange vous propose la Fibre, cela signifie que votre opérateur favori n’a pas effectué les travaux de raccordement jusqu’au PM.
Chaque opérateur dispose dans le point de mutualisation d’un espace indépendant pour relier les fibres de ses clients à son réseau optique en amont. L’opérateur d’immeuble va déployer la fibre en utilisant les colonnes montantes de l’immeuble (conduits déjà utilisés pour l’eau, l’électricité …).
Un boitier d’étage, le Point de Branchement Optique (PBO) est installé à chacun ou certains niveaux pour relier tous les logements des différents paliers, jusqu’au Point de Terminaison Optique (PTO) dans chaque logement.
Selon les cas, une fibre peut relier chaque logement (monofibre) : la fibre devra alors être débranchée puis rebranchée dans le compartiment appropriée du PM en cas de changement d’opérateur.
Le régulateur impose parfois l’installation de quatre fibres (uniquement dans les zones très denses, pour les immeubles de plus de 16 logements). A l’heure actuelle, l’opérateur d’immeuble n’a pas l’obligation de proposer à ses concurrents un accès à ces fibres « surnuméraires », il peut imposer un partage d’une fibre.
En pratique, la fibre surnuméraire est rarement utilisée, sauf parfois par Free qui utilise les quatre fibres (une par opérateur) jusqu’aux logements. Après les travaux initiaux, l’opérateur d’immeuble peut dans cette situation se passer de toute intervention en cas de changement d’opérateur.
En effet, dans les logements, la ou les fibres arrivent jusqu’à la Prise terminale optique ou Point de Terminaison Optique (PTO). Dans le cadre d’un raccordement monofibre, une seule prise du boitier sera reliée à une fibre mais en multifibres, chaque opérateur peut disposer de sa propre prise dédiée.
Le signal optique (la lumière) de la fibre est transformé en signal électrique dans un nouveau boitier, l’ONT (Optical Network Termination – terminaison de réseau optique).
Dans un réseau GPON où le traffic de différents utilisateurs sera mélangé dans une même fibre en amont, l’ONT va permettre le filtrage des flux entrants et sortants destinés à l’abonné. La box (modem) de l’opérateur du client est alors reliée à l’ONT via un câble Ethernet (l’ONT peut également être intégré à la box).
Le principe de l’opérateur d’immeuble
Le législateur a instauré ce principe pour minimiser les travaux dans les immeubles. Une convention doit être passée entre les (co)propriétaires et un opérateur afin de réaliser les travaux pour amener la fibre optique à l’intérieur de la propriété privée.
Ce réseau FTTH intérieur est mutualisé, c’est à dire que l’opérateur d’immeuble a l’obligation de permettre le raccordement d’un concurrent au PM (Point de mutualisation) de l’immeuble.
Il s’agit des principales métropoles français où la densité de population est la plus importante : Bordeaux, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Metz, Montpellier, Nancy, Nantes, Nice, Orléans, Paris, Poitiers, Rennes, Rouen, Saint-Etienne, Strasbourg, Toulon, Toulouse.
Les zones très denses permettent en principe à chaque opérateur de déployer son propre réseau : la densité élevée permet d’assurer la rentabilité des investissements.
Dans les grandes villes, chaque opérateur doit donc relier son NRO (noeud de raccordement optique) qui fait le lien avec son réseau national, jusqu’aux points de mutualisation, situés à proximité ou à l’intérieur des habitations.
L’opérateur qui a déployé son réseau dans une ZTD reste libre de louer l’accès à ses infrastructures à des concurrents.
On distingue les zones AMII, dans lesquelles les initiatives privées permettent un déploiement de la fibre optique, et les autres zones où les collectivités peuvent initier un projet subventionné de Réseau d’Initiative Publique (RIP)
Le gouvernement à lancé en 2010 un appel à manifestations d’intentions d’investissement (AMII). Les opérateurs ont été invités à déclarer leurs projets de déploiements en dehors des zones très denses.
Par la suite, SFR et Orange ont annoncé un accord de co-investissement pour le raccordement de 9,8 millions de logements, situés dans environ 3500 communes (déploiement en co-investissement sur la carte ci-contre, que vous pouvez consulter de manière plus détaillée sur ce site)
SFR devait raccorder 2,3 millions prises et Orange 7,5 millions. Toutefois, suite au rachat de SFR par Numericable, le groupe a abandonné le raccordement d’un certain nombre de prises, quand le réseau à terminaison coaxiale (câble) de Numericable est déjà présent. Les négociations pour « échanger » des prises ont échoué et Orange peut maintenant déployer son réseau FTTH dans les zones où la fibre à terminaison coaxiale de SFR est présente.
Ces zones nécessitent l’aide des collectivités puisque les opérateurs privés ne souhaitent pas déployer de réseau FTTH en propre. Un appel d’offres doit être organisé pour attribuer le marché public des travaux suivis d’une délégation de service public pour gérer le réseau.
L’intervention des collectivités devra garantir l’utilisation partagée du réseau et respecter le principe d’égalité et de libre concurrence sur les marchés.
En général, l’investissement est financé par l’apport de fonds publics à hauteur de 50%. Le reste est financé par l’opérateur du réseau ou des investisseurs. L’opérateur signe une délégation de service public (DSP) pour construire, maintenir et exploiter le réseau sous forme de concession.
On retrouve aussi des RIP affermés, dans lesquels les collectivités financent totalement le déploiement du réseau FTTH. L’opérateur est seulement chargé de l’exploitation et de la maintenance.
L’ARCEP tient à jour une liste de RIP en France.
Chaque gestionnaire désigné doit commercialiser des offres d’accès au réseau. Certains petits opérateurs sont spécialisés dans la commercialisation d’offres dans ces zones, les grands opérateurs se font plus rares.
De manière générale, tous les grand opérateurs sont présents dans les appels d’offres des RIP avec leurs filiales spécialisées : SFR Collectivités, Orange Collectivité, Axione (groupe Bouygues).
Toutefois, les grands opérateurs commercialisent rarement des offres dans les réseaux qu’ils n’ont pas construit et Bouygues Télécom ne commercialise même pas les prises déployées par Axione, autre filiale de sa maison mère.
Les choses devraient changer car des accords ont été annoncés par Free et Bouygues Télécom pour arriver prochainement sur les RIP gérés par Axione (Groupe Bouygues).
Certains opérateurs indépendants sont spécialisés dans les RIP :
Fibre ADSL |
23,99€ 19,99€ |
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Fibre ADSL |
25,99€ 20,99€ |
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Fibre ADSL |
19,99€ | |||
Fibre | 19,99€ | |||
Fibre ADSL |
29,99€ | |||
Fibre ADSL |
29,99€ |
comment savoir si le fournisseur d’accès choisi me raccordera en FTTA ou FTTH?
merci
Quel est le véritable propriétaire du support fibre. A ce jour les fournisseurs dépendaient d une convention avec le propriétaire du support. Exemple: Bouygues câble utilisé les installation de NUMERICABLE.
Bonjour c’est pour savoir pourquoi je ne suis pas éligible. De la fibre alors que mes voisins sont éliminés gible j’habite au 54 avenue Roger Salengro armentieres