Bouygues Telecom a eu recours aux pixels espions dans ses e-mails

Les opérateurs envoient régulièrement des mails à leurs clients. Mais Bouygues Telecom a mis dedans des petits pixels qui ont le rôle d’espion afin de vendre des données à des tiers.

Bouygues Telecom a placé dans plusieurs mails envoyés à ses clients fixes et mobiles des pixels espions afin de vendre certaines données à Google ou Weborama. Il s’agit d’une image qui fait 1 pixel de définition et qui est donc invisible à l’œil nu.

Cette image contient du code qui permet d’étudier les comportements des utilisateurs via Google Analytics ou Weborama qui collecte des données marketing pour la diffusion de publicités en ligne. Cette constatation a poussé eWatchers.org à déposer plainte contre l’opérateur pour l’utilisation de ce système de suivi.

Morgan Schmiedt est à l’initiative de cette démarche, et il explique que les deux solutions sont « connues pour collecter des données à caractère personnel sur les internautes, les recouper avec des données de sources différentes et les utiliser à des fins de publicité ciblée ».

Après analyse de ces pixels et du code qu’ils contiennent, Morgan ajoute que « l’opérateur a, volontairement ou involontairement, omis d’activer l’option permettant d’anonymiser les adresses IP collectées par Google Analytics et omis de désactiver l’option permettant de ne pas utiliser les données collectées à des fins de publicité ciblée. Pour ce qui est de Weborama, l’analyse des e-mails de Bouygues Telecom a révélé que l’opérateur transmet à Weborama l’adresse e-mail de l’abonné, même si celle-ci est préalablement chiffrée ».

Ces pratiques totalement invisibles aux yeux des utilisateurs sont totalement contraires au RGPD, puisque les abonnés ne peuvent pas s’y opposer et qu’aucune communication concernant ce suivi n’a été mise en place.

L’auteur de la découverte a porté plainte auprès de la CNIL, la commission nationale informatique et libertés, afin que Bouygues Telecom retire les pixels espions, qu’il communique aux abonnés le fait qu’il y ait eu des collectes d’informations, que l’opérateur supprime ces données et qu’il demande à ses partenaires de le faire également. Une demande de dédommagement a également été adressée.