L’Europe veut rendre les plateformes moins addictives
L’Europe veut rendre les plateformes moins addictives et appelle à la suppression de certaines pratiques afin de passer vers « une conception éthique » pour « lutter contre la dépendance numérique ».
Dans un rapport adopté ce mardi 12 décembre à 545 voix pour (12 contre et 61 abstentions), le Parlement européen appelle à des plateformes numériques « éthiques qui ne reposent pas sur des intentions dissimulées et des conceptions addictives ».
Supprimer les fonctionnalités chronophages
Les députés européens souhaitent mettre en garde contre des pratiques chronophages et qui tendent à vous faire rester sur une plateforme pendant de longues minutes, voire pendant plusieurs heures dans certains cas, et qui existent dans plusieurs domaines différents comme les jeux en ligne, les réseaux sociaux, les services de streaming ou les marchés en ligne.
Ces plateformes usent des « vulnérabilités des utilisateurs » afin de « capter leur attention et monétiser leurs données » note le Parlement. Des pratiques contre lesquelles il entend lutter et dans ce but il demande à la Commission d’introduire une nouvelle législation pour combler les lacunes dans la lutte contre la conception addictive.
Les membres du parlement estiment même que les futurs produits devraient avoir cette touche d’éthique dès la conception, sans conception trompeuse ni addictive. Plusieurs pistes sont avancées comme la présence d’un « droit à ne pas être dérangé » et des bonnes pratiques en matière de conception qui consisterait à la désactivation des notifications par défaut, les flux chronologiques, le mode échelle de gris, les verrouillages automatiques ou encore des résumés du temps total passé sur l’écran.
Ce texte pourrait ainsi sonner le glas des fonctionnalités comme le défilement sans fin ou encore la lecture automatique des contenus qui sont présentes sur des plateformes comme TikTok, Instagram ou encore Netflix.
Aucune autodiscipline ne peut vaincre les astuces de Big Tech, alimentées par des armées de concepteurs et de psychologues pour vous garder rivés à votre écran. Si nous n’agissons pas maintenant, cela aura un impact sur la santé mentale et le développement du cerveau des générations à venir. Aujourd’hui, le Parlement européen envoie un signal fort : l’Union européenne doit être la première au monde à s’attaquer à la conception des services en ligne qui créent une dépendance
Le rapporteur Kim Van Sparrentak
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