
Le Pdg de France Télécom, Didier Lombard, accompagné du nouveau numéro 2 du groupe Stéphane Richard, nommé lundi, a présenté mardi aux syndicats une série de mesures visant à mettre en place « un nouveau contrat social« , pour tenter de mettre fin aux suicides -24 en moins de deux ans- qui ont endeuillé le groupe.
« Je ne peux accepter que certains de nos salariés arrivent stressés au travail« , a-t-il déclaré, proposant d’assouplir les conditions de mobilité des salariés, notamment pour les salariés à moins de trois ans de la retraite ou ceux optant pour un « temps partiel senior« , qui ne pourront faire l’objet d’une « mobilité non souhaitée ».
Il s’est aussi engagé à ce que les salariés bénéficient « d’une période de trois ans de stabilité minimum après une mobilité fonctionnelle ou géographique« .
France Télécom avait déjà annoncé lundi le gel des mutations jusqu’à fin décembre.
Parmi ses autres propositions, le PDG veut donner « plus de marge de manoeuvre au niveau local » aux managers, « permettre à chacun de prendre ses congés » et autoriser « la personnalisation des lieux de travail« .
Dans un courrier envoyé mardi aux salariés, Stéphane Richard a promis qu’il mènerait avec eux « le renouveau social dont l’entreprise a besoin« .
De son côté, Patrice Diochet (CFTC) s’est dit « satisfait du nouvel état d’esprit de France Télécom« .
« Ce sont des mesures d’ouverture« , a reconnu Pierre Morville (CFE-CGC), tout en souhaitant des « mesures d’âges pour les salariés« .
Christian Mathorel (CGT) espérait lui des « mesures d’urgence« , comme « un volume de créations d’emplois« , et « la suspension de tous les outils de mesures de la performance« .
Les syndicats seront par ailleurs reçus jeudi par le président du groupe UMP à l’Assemblée Jean-François Copé.
Selon la direction, 15,37% des salariés étaient en grève mardi, 30% selon Sud-PTT.
C’est « un prélude » à une nouvelle journée d’action mercredi, selon Pierre Dubois (CFDT), dans le cadre d’une journée d’action interprofessionnelle « pour le travail décent« .
Patrick Ackermann (Sud-PTT) a salué « un taux intéressant, sachant qu’il y a deux journée d’actions« , tandis que Sandrine Leroy (FO) a rappelé que de nombreux salariés ont déjà débrayé jeudi, lors des obsèques du dernier salarié qui s’est suicidé.
A Paris, entre 200 et 300 salariés se sont rassemblés devant le siège du groupe, aux cris de « Résistances » et de « salariés en colère, on ne va pas se laisser faire« .
A Rennes, 300 personnes se sont rassemblés et à Nantes, des salariés ont brandi des pancartes « Marre de compter les morts » ou « Non, le suicide n’est plus une mode« .
« Je fais partie de ceux qui ont pété un câble. (…) Je prends des anti-dépresseurs« , a témoigné Béatrice, la quarantaine, lors d’une manifestation à Caen.
Des salariés se sont aussi rassemblés à Lyon, Clermont-Ferrand, le Puy-en-Velay , Montluçon et Grenoble. A Annecy et Annecy-le-Vieux , où travaillait le salarié qui s’est suicidé le 28 septembre, la CFDT a comptabilisé 70% de grévistes sur 600 salariés.
A Cahors , les salariés d’un site menacé de transfert vers Montauban, ont aussi défilé, tout comme à Bordeaux, Nice, Montpellier, et Marseille.
 
             
             
             
             
             
             
             
             
            
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