Plan France Très Haut Débit : une couverture à 99% selon le rapport final

Lancé en 2013, le plan France Très Haut Débit fête ses 10 ans et il a atteint ses objectifs, selon un rapport final publié ce 11 janvier visant à étudier les impacts économiques et sociaux du déploiement de la fibre sur tout le territoire.

Si la France a longtemps eu un très bon ADSL, elle a loupé le virage du très haut débit. En 2015, elle se situait au 26eme rang européen en terme de débit et 77,6% de la population se situait en dehors d’une zone à très haut débit (minimum 30 Mb/s). Une situation qui a aujourd’hui totalement changé.

Une couverture à 99% en très haut débit

Ce changement est dû au Plan France Très Haut Débit (PFTHD) qui a été lancé en 2013 avec l’objectif de fournir un débit supérieur à 30 Mb/s à tous les français à horizon 2022. Le plan était notamment de s’appuyer sur un financement mixte, avec d’un côté les investissements privés et de l’autres les publics qui visaient notamment les réseaux d’initiative publique (RIP).

Ainsi, ce sont 13,3 milliards d’euros qui ont été mis sur la table par les pouvoirs publics afin d’équiper 18 millions de logements et locaux professionnels en très haut débit sur les 43 millions que compte le territoire.

Selon le rapport publié ce 11 janvier, les objectifs de couverture sont atteints avec une couverture des locaux concernés à 99% grâce au mix technologique qui permet de dépasser les 30 Mb/s (fibre, coaxial, 4G, satellite…).

Mais attention, le terme couvert est assez général puisqu’une zone est considérée comme couverte lorsqu’au moins une de ces technologies est disponible dans la zone. Il se peut derrière qu’un logement ne soit pas raccordé puisqu’il manque l’accord du syndic par exemple, ou que vous soyez couvert par la 4G.

La fibre n’est d’ailleurs pas disponible pour tous. Le taux d’éligibilité à la fibre optique était de plus de 70% à la fin 2021 d’après le rapport,  et tous les clients n’y sont pas encore passés. A la même époque, seuls 14,5 millions de locaux étaient abonnés à une offre en fibre optique.

Les impacts économiques et sociaux de la fibre

Le rapport met également en lumière les différents impacts de la fibre sur les territoires. Aujourd’hui le recul n’est pas encore total puisqu’il faut à minima trois ans pour pouvoir les mesurer pleinement. Mais les premières études commencent tout de même à montrer des effets.

Une arrivée de la fibre dans une commune est ainsi associée à une hausse de son attractivité. Le nombre de créations d’établissements augmenterait de 2%, et cela monte à 3,9% dans le cas d’activités fortement liées au numérique.

Une population plus jeune arrive également, attirée par ces débits plus élevés. Ils préféreront ainsi un village couvert par la fibre plutôt que le village voisin qui n’est pas couvert. La fibre permet de naviguer en ligne, de consommer des contenus en streaming et un meilleur confort pour le télétravail.

Or ces besoins ne changent pas radicalement la consommation du numérique. Les entreprises s’équipent plus en ordinateurs ou dans certains matériels, mais cela n’a pas d’impact sur l’innovation ou sur la mise en place d’un site de commerce en ligne.

Autre point pris en compte, l’impact environnemental de la fibre par rapport au cuivre. Le rapport indique que la consommation de la fibre est beaucoup plus faible que l’ADSL. Il faut ainsi 10 kWh pour un abonnement en fibre optique contre 35 kWh pour un abonnement ADSL. Une différence flagrante donc mais qui est en partie entamée par l’effet de rebond avec une consommation accrue.

Enfin, le coût total du déploiement par les pouvoirs publics est de 13,9 milliards d’euros et est donc conforme à l’enveloppe notifiée à la commission européenne en 2016. De plus, ce déploiement a permis à la France d’arriver au 12ème rang au niveau européen pour le très haut débit et d’être dans le peloton de tête en ce qui concerne la fibre optique.