Les malfaçons sur les réseaux fibre persistent et l’Arcep et le gouvernement s’impatientent. C’est pourquoi ils demandent à Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free de trouver une solution rapidement, sous peine d’être sanctionnés s’ils ne font rien. Le gouvernement souhaite aussi trouver un accord avec Orange pour reprendre les déploiements là où ils se sont arrêtés, notamment dans la zone AMII.
Jeudi matin, Laure de La Raudière, présidente de l’Arcep, et Jean-Noël Barrot, ministre délégué en charge du Numérique, se sont rencontrés lors d’une conférence « Territoires connectés » à l’Institut du monde arabe à Paris. Le débat du jour était notamment porté sur les malfaçons sur les réseaux fibre qui restent nombreuses malgré les avertissements du gouvernement et les initiatives lancées par la filière.
Les deux parties déplorent qu’Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free ne soient pas parvenus à réellement éradiquer les plats de nouilles ou installations de mauvaise qualité sur les réseaux FTTH du pays, qui entraînent des pannes à répétition. Mais cela a assez duré pour Laure de La Raudière et Jean-Noël Barrot qui menacent de sanctionner en bonne et due forme les opérateurs s’ils ne font rien.
L’impatience monte chez l’Arcep et le gouvernement
D’emblée, la présidente de l’Arcep a déroulé sa liste de griefs aux opérateurs télécoms, notamment en ce qui concerne la qualité des réseaux qui n’est pas toujours au rendez-vous selon elle. Pourtant, cela fait un long moment que les malfaçons sont pointées du doigt sur les réseaux fibre, mais elles restent trop nombreuses et continuent de causer des pannes. L’Arcep a d’ailleurs publié la liste des réseaux les plus accidentogènes pour faire preuve de transparence et surtout faire réagir la filière.
« Je reçois encore de trop nombreux témoignages de clients débranchés sauvagement, d’abonnés privés d’internet régulièrement ou très longtemps », déplore Laure de La Raudière une fois de plus. Pourtant, SFR, Free et Altitude Infra ont annoncé des plans de reprise de leurs réseaux les plus dégradés, et plusieurs acteurs de la filière ont lancé des initiatives pur garantir la bonne qualité des infrastructures, dont le label Audit Qualité Pérennité Fibre ou les grilles de compétence de la FFTélécoms.
Mais « les résultats ne sont pas encore visibles, ni perceptibles », pour la présidente de l’Arcep, c’est pourquoi elle hausse le ton aujourd’hui et « attend maintenant des opérateurs et de l’ensemble de la filière des résultats concrets, démontrant le bien-fondé du plan d’actions d’amélioration de la qualité de service. » Si les opérateurs ne s’y plient pas, l’Arcep n’hésitera pas à infliger des sanctions, rapporte La Tribune. Des propos dont Jean-Noël Barrot se fait écho.
Un accord avec Orange
Autre dossier au menu du jour : celui des raccordements mené par Orange dans les communes de la zone AMII. Pour rappel, l’opérateur historique s’était engagé à raccorder à la fibre 92% des locaux de ces communes mais à ce jour, il n’en a raccordé que 89%. Le compte n’y est donc pas ce qui a valu à Orange d’être mis en demeure par l’Arcep pour son retard.
Mais malgré cette mise en demeure, l’opérateur n’a pas accéléré le déploiement de la fibre dans ces villes moyennes, mettant à mal le Plan France Très Haut Débit du gouvernement qui prévoit d’apporter la fibre à tous les locaux d’ici 2025.
Pour remédier à ce problème, Jean-Noël Barrot entend trouver un accord avec Orange et est d’ailleurs en train d’échanger avec le groupe à ce sujet. Cet accord permettrait aux deux parties de trouver un terrain d’entente, avec notamment un soutien financier et humain pour l’opérateur en l’échange d’un engagement plus fort, par exemple.