Audit Qualité Pérennité Fibre : la fibre se dote de son premier label de qualité

A l’occasion de les Etats Généraux des RIP, un label a été dévoilé par l’Avicca, Innovance et le Cercle Credo. Il vise à harmoniser les pratiques d’audit des entreprises et de qualifier les compétences des intervenants de ces entreprises.

La fibre se dote de son tout premier label. Baptisé AQPF pour Audit Qualité Pérennité Fibre, il vise à s’assurer de la qualité des réseaux en fibre optique ainsi que leur pérennité. Il faut dire que certains déploiements ont été tellement mal réalisés, qu’il faut aujourd’hui les reprendre.

Pérenniser la fibre pour fermer le cuivre

A l’origine de ce label, un constat simple « la qualité de déploiement d’un réseau est la garantie de sa pérennité ». Si tout est fait dans les règles de l’art, il n’y aura pas à reprendre les déploiements et il y a nettement moins de chances de coupures lorsque le réseau vit (ouverture, fermeture…).

Il faut dire que les déploiements se font parfois de manière totalement anarchique, sans respect des règles de l’art. Cela a mené à de nombreuses frondes de la part d’élus un peu partout en France, avec notamment le blocage de plusieurs NRO en Haute-Savoie lors d’une opération coup de poing courant février.

Innovance, le Cercle CREDO ainsi que l’Avicca, ont donc eu l’idée de la mise en place de ce label de qualité et de pérennité des réseaux, qu’il faudra d’autant plus garder à l’œil avec la fermeture du cuivre qui commencera réellement à partir de 2025. Si le réseau en fibre optique ne peut pas être utilisé dans de bonnes conditions, le cuivre ne pourra pas être coupé.

Depuis de nombreuses années, le Cercle CREDO mène avec beaucoup de conviction des actions pour promouvoir la qualité et la pérennité des réseaux FTTH : diffusion des bonnes pratiques et des règles de l’art, mise en avant d’innovations et organisation d’échanges pour mettre en œuvre les technologies optiques. Je me réjouis vivement du lancement du label AQPF par nos trois organisations l’Avicca, le Cercle CREDO et Innovance. Cette initiative s’accorde parfaitement avec l’initiative de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT) : mettre en place des audits techniques et organisationnels afin de sécuriser les objectifs du Plan France Très Haut Débit et assurer la pérennité des réseaux. En outre elle permettra à tous les acteurs de réaliser un effort collectif orienté vers la qualité et la pérennité après avoir réussi ensemble des records de déploiement.

Richard Toper, Président du Cercle CREDO

Aider à choisir une entreprise qualifiée

L’objectif du label est également d’aider les collectivités ainsi que les opérateurs à avoir seulement recours à terme à des entreprises qui ont les compétences spécifiques requises ainsi que les qualifications indispensables pour la réalisation des audits.

Mais pour cela, il faudra des auditeurs et les compétences pour ce métier ont été dévoilées par la même occasion. Il devra évaluer la situation globale, vérifier la conformité des infrastructures construites selon les différentes normes, législations… ainsi que rédiger une synthèse des résultats et dresser un diagnostic du réseau audité.

La création du Label « Audit–Qualité–Pérennité–Fibre » répond à une nécessité de qualité et de pérennité des réseaux FTTH nouvellement déployés. Cette labellisation portant sur les actions d’audit menées durant la construction, la vie du réseau et la maintenance de ce dernier, a pour objectif d’harmoniser les pratiques des entreprises d’audit sur le sujet et de qualifier les compétences des intervenants. Ce label permet en outre que donneurs d’ordres et auditeurs puissent utiliser un langage commun. Il facilite la compréhension des missions et des rendus attendus entre les différentes parties. Le label AQPF est également né d’un partenariat fort entre Innovance et le Cercle CREDO qui ont allié leurs compétences, leurs expertises et leur savoir–faire sur ces sujets, avec le soutien actif de l’Avicca.

Mathieu Husson, Président d’Innovance

Le label devrait être apposé d’ici quelques jours

L’ouverture du label ne se fera que d’ici courant avril avec la mise en place d’un comité technique et d’un comité de pilotage. Il faudra donc encore un peu de temps avant de le voir apparaître sur les premières sociétés certifiées qui seront soumises à un volet administratif indispensable à la labellisation et des impératifs matériels et humains avec une évaluation des compétences.

De plus, la validité de ce label ne sera que de deux ans durant lesquelles la société fera l’objet d’un suivi. Il faudra ensuite refaire une demande, ce qui évitera notamment aux entreprises de se reposer sur leurs lauriers afin de le conserver.

L’importance stratégique du FttH, exacerbée par la fermeture prochaine du réseau cuivre, nécessite d’avoir une exigence de qualité lors du déploiement et de l’exploitation de ces réseaux à la hauteur des enjeux qu’ils représentent pour l’ensemble de la population (grand public et professionnels). Au vu de l’avancement des déploiements, l’accent est à mettre dorénavant sur l’exploitation de ces réseaux afin d’en assurer dans le temps la performance, la pérennité et l’évolutivité. Outre les défis techniques que cela représente, d’autres concernent des aspects d’ordre organisationnel. Ils sont liés notamment au changement de modèle vis–à–vis du réseau cuivre dans lequel le couple exploitant/réseau était unique. Ils concernent également la capacité à gérer les nombreuses interventions
qui vont intervenir lors de l’exploitation de ces réseaux (enfouissements, dévoiements, extensions, etc.) qui nécessiteront de multiples intervenants. La capitalisation des retours d’expériences cumulés des interventions effectuées sur les réseaux existants souligne qu’une vigilance toute particulière doit leur être portée. En permettant l’harmonisation des pratiques et en validant la compétence et la qualification des intervenants, ce label est une des réponses au défi du maintien en conditions opérationnelles optimales de ces réseaux. Dans le cadre des RIP, il constitue également un élément clé de maîtrise de ce patrimoine par les collectivités.

Patrick Chaize, Président de l’Avicca