Fusion Orange/MasMovil : Telefonica estime que l’UE a manqué une « grande opportunité »
La Commission européenne a donné son aval à la fusion d’Orange et de MasMovil en Espagne mais pour Telefonica, l’exécutif européen a manqué une opportunité de mettre à jour ses règles sur les fusions.
Suite au feu vert à la coentreprise d’Orange et de MasMovil en Espagne, Telefonica a fait une déclaration pour le moins surprenante. Alors que nous pourrions croire qu’une entreprise concurrente regrette un tel projet, cela n’a pas été le cas.
Des conditions trop importantes
Telefonica a en effet jugé que « la Commission européenne a raté une grande opportunité » en mettant autant de temps à donner son accord et en ne changeant pas les règles sur les fusions.
Pour l’opérateur historique espagnol, les conditions imposées à la fusion – à savoir la cession de fréquences – sont beaucoup trop importantes pour le marché espagnol. L’an dernier, le gouvernement avait d’ailleurs admis que la concentration des ressources radio ferait du bien au marché en permettant une bande plus large pour les opérateurs, ce qui décongestionnerait les réseaux. L’Europe n’a donc pas suivi l’avis de l’Etat.
Le leader du secteur estime par ailleurs que la fusion « joue un rôle décisif pour la durabilité des marchés » en garantissant « une rentabilité suffisante et encourage ainsi les investissements ».
Mais Telefonica, qui n’a pas de projet d’envergure à l’étranger pour le moment, se demande « si les règles européennes en matière de fusion sont toujours adaptées à leurs objectifs ».
Des règles vieilles de 20 ans
Les règles actuelles ont été édictées il y a 20 ans maintenant et elles ne sont plus en phase avec le monde d’aujourd’hui, dans lequel l’économie est plus mondialisée et surtout beaucoup plus dépendante du numérique.
Pour Telefonica, des risques importants sont apparus depuis le début des années 2000 avec « une fragmentation de plus en plus forte du marché unique, une dépendance à l’égard des économies étrangères et le déclin général de la compétitivité industrielle de l’UE ».
L’opérateur demande dès lors que le règlement soit révisé afin de prendre en compte le long terme mais aussi le court terme lorsqu’une telle opération sera envisagée à l’avenir. Il demande aussi que l’UE ne rate pas le coche afin de relever les défis économiques et sécuritaires du Vieux Continent.
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