Altice : le Parquet national financier ouvre une enquête pour corruption
L’affaire de corruption d’Altice provenant du Portugal s’exporte en France. Le Parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête en ce sens en septembre dernier d’après une source judiciaire. Et cette enquête pourrait avoir de lourdes conséquences sur les ventes d’actifs.
La situation ne s’améliore résolument pas pour Altice. Après l’affaire Pereira qui a éclaté au Portugal, la maison mère de SFR fait aujourd’hui l’objet d’une enquête préliminaire pour corruption sur le sol français.
Cette enquête a été ouverte par le Parquet national financier (PNF) au mois de septembre dernier et porte sur des soupçons de « corruption de personnes n’exerçant pas de fonction publique, blanchiment et recel de ces délits » suite à l’arrestation d’Armando Pereira, l’ex-bras droit de Drahi, au Portugal l’été dernier, rapporte l’AFP.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’enquête du PNF va très certainement compliquer la stratégie de désendettement du groupe qui cherche à vendre des actifs un peu partout dans le monde.
Les ventes d’actifs menacées en France
Pour rappel, Altice est endetté à hauteur de 60 milliards d’euros dont 24 milliards rien qu’en France. Afin de rembourser cette dette — dont Patrick Drahi devra rembourser une partie prochainement — la firme regroupant SFR, RMC et BFM envisage la vente de plusieurs actifs, notamment sa fibre, une partie du capital de SFR et sa régie publicitaire en ligne Teads.
Néanmoins, si lors de l’enquête les soupçons sont avérés, ces ventes pourraient davantage se complexifier et le groupe aura encore plus de mal à obtenir la somme qu’il désire pour la cession des actifs en cours de vente ou en réflexion. Par exemple, Altice espère récolter 10 milliards d’euros pour la vente de XpFibre mais avec cette enquête, la somme obtenue pourrait être nettement inférieure, notamment si les soupçons se confirment.
Une chose est sûre, l’affaire Pereira n’a pas cessé de secouer le groupe à l’échelle mondiale. Depuis l’arrestation d’Armando Pereira au Portugal en juillet dernier, quinze employés ont été suspendus, dont Tatiana Agova-Brégou, directrice exécutive d’Altice France en charge des contenus.
Lors d’une audition, Patrick Drahi avait déclaré se sentir « trahi et trompé par un petit groupe d’individus » et avait reconnu peu après l’arrestation que les fournisseurs incriminés avaient aussi fait affaire avec des entités d’Altice en dehors du Portugal.
Dans le pays, une enquête a été ouverte pour des soupçons de « corruption dans le secteur privé, fraude fiscale, faux et usage de faux et blanchiment », d’après le ministère public portugais. Altice a d’ailleurs obtenu le statut de partie civile au Portugal afin de faciliter le travail du parquet portugais.
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