Altice prêt à vendre une part du capital de SFR
Pour mener à bien son désendettement, Altice envisage de vendre une partie du capital de SFR, son opérateur télécoms. L’opération a été confiée à de deux banques d’après Le Monde.
Avec l’affaire Armando Pereira et une dette qui s’élève à 60 milliards d’euros, Altice est dans la tourmente ces dernières semaines. Après plusieurs promesses, le groupe a entamé sa stratégie de désendettement pour se remettre dans le vert, et il serait prêt à se séparer d’une partie du capital de SFR, son plus gros actif en Europe.
D’après les information du Monde, l’opération a été confiée à la banque d’affaires Lazard avec l’appui de BNP Paribas. Leur mission est de trouver les meilleurs acheteurs potentiels et de les mettre en concurrence pour faire monter le prix de la vente. Pour l’heure, nous ignorons la part du capital mise en vente ainsi que le prix espéré par le groupe.
SFR en perte de vitesse
Lors de sa réunion avec des investisseurs de mercredi à Londres, Patrick Drahi a affirmé qu’il aura « beaucoup d’options », SFR étant « perçu comme la tour Eiffel (marque, réseaux, organisation, qualité…) » selon lui.
Mais l’opérateur au carré rouge traverse lui aussi une période difficile en France. Le deuxième opérateur derrière Orange a perdu 235 000 abonnés sur le mobile depuis le début d’année, portant son parc à 20,5 millions de clients. Sur le fixe, il en compte 6,5 millions, fibre, THD et ADSL compris, mais en a perdu 29 000 en six mois.
Cette hémorragie de clients se traduit par une baisse des revenus pour l’opérateur, sans compter la lourde dette de 23,8 milliards d’euros dont il souffre aujourd’hui. Mais malgré ces mauvaises performances, SFR devrait susciter l’intérêt des fonds d’investissement car le secteur des télécoms est sûr et surtout lucratif.
Un rapprochement d’Orange, Free et Bouygues Telecom peu probable
Reste l’hypothèse d’une participation au capital de SFR des trois opérateurs concurrents, à savoir Orange, Free et Bouygues Telecom. Mais elle s’écarte facilement en raison de l’examen approfondi par les régulateurs européens qu’elle susciterait.
Pourtant, ces opérateurs rêvent d’un marché des télécoms moins fragmenté comptant moins d’acteurs et ayant plus de poids à l’international. Un sentiment partagé par Thierry Breton, Commissaire européen en charge du Marché intérieur, qui souhaiterait passer de 150 opérateurs en Europe à seulement 4 à l’avenir.
Mais pour les autorités européennes de la concurrence, un rapprochement entre les opérateurs nationaux pourrait entraîner une hausse des prix des forfaits mobile et des offres internet. Un phénomène qui a déjà lieu depuis le début d’année chez Orange, SFR et Bouygues Telecom en raison de la hausse des coûts liés à l’énergie.
C’est d’ailleurs en raison de cette crainte que le rapprochement entre Orange et MasMovil en Espagne est en suspens actuellement. La Commission a mis en pause son enquête en juillet afin que les deux parties fournissent des informations importantes.
En tout cas, Altice ne prévoit pas uniquement de se séparer d’une partie de SFR pour se désendetter. Ce jeudi, nous avons appris que le groupe est sur le point de vendre ses data centers français au fonds d’investissement de Morgan Stanley, qui sont valorisés à 1 milliard d’euros. Mais d’autres actifs passeront par la vente, que ce soit en France et à l’international, à l’exception du pôle média comprenant BFM et RMC, du moins pour le moment.
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