
Alors que SFR pourrait être mis en vente et acheté par ses trois concurrents, il y a un sujet à ce propos qui revint bien moins souvent : l’avenir des salariés.
8 000 salariés concernés
Si tout le monde se demande ce que deviendront les abonnés dans le cas d’une scission de l’opérateur au carré rouge, beaucoup moins de personnes pensent à l’emploi. En effet, les opérateurs n’auront surement pas autant de besoins lors de la reprise puisque de nombreux emplois risquent de faire doublon.
Les instances syndicales sont toutefois montées au créneau et ont interpelées Marc Ferraci, le ministre de l’Industrie. Ainsi, la CFDT a envoyé une missive au ministre le 11 juillet dernier, appelant à un encadrement social lors d’une opération de concentration et de transformation dans le paysage des télécommunications français selon Le Monde.
Le syndicat demande ainsi un maintien de l’emploi ainsi que la « création d’un droit d’alerte syndical spécifique en cas de projet de concentration », ce qui pourrait prendre se faire sous la forme d’un « fonds de sécurisation des parcours professionnels, financé par les opérateurs » et il servirait à ce que les employés touchés puissent être accompagnés dans des parcours de reconversion ou de mobilité.
La CFTC a pour sa part envoyé un courrier au ministre le 17 juillet, réclamant cette fois « une intervention urgente de l’Etat » face à « l’inquiétude légitime » des salariés face aux différents scénarios évoqués concernant l’avenir de SFR avec la vente globale ou la vente à la découpe.
L’UNSA pour sa part a envoyé un courrier au Premier Ministre, François Bayrou, afin de l’alerter sur les possibles « répercussions dramatiques » que le « démantèlement programmé » de SFR pourrait avoir sur l’emploi.
Chez SFR, le sujet est assez sensible puisque le groupe a déjà fait l’objet de deux plans de suppressions de postes depuis son rachat par Patrick Drahi en 2014. Il y a eu 5 000 et 1 700 postes supprimés, soit pratiquement la moitié des effectifs de l’opérateur qui compte aujourd’hui 8 000 salariés.
Une procédure de sauvegarde qui cache son jeu
Les syndicats sont autant plus inquiets qu’ils estiment que la procédure de sauvegarde accélérée mise en place il y a quelques semaines viserait surtout à rendre SFR beaucoup plus vendable qu’actuellement, en réduisant ses dettes à 15,5 milliards au lieu de 24 milliards d’euros.
En cas de réussite de ce plan – ce qui n’est pas encore sûr – cela pourrait donc aboutir au dépeçage de l’opérateur et donc à des suppressions d’emplois.