
Afin de se mettre en conformité avec la loi, plusieurs sites pornographiques ont mis en place des systèmes de vérification de l’âge mais les services utilisés ne sont pas très au point.
Des sites visités liés à des adresses mail
Tout d’abord, les systèmes de vérification de l’âge peuvent facilement être dupés par de fausses cartes d’identités ou encore de fausses photos/vidéos, un mineur peut donc accéder à un site pornographique en quelques minutes à peine.
Cependant, ce n’est pas le seul problème de ces systèmes de vérification de l’âge. En effet, la promesse de l’anonymat ne serait pas vraiment tenue selon une étude de AI Forensics ,repérée par Numerama, qui s’est intéressé à l’outil AgeGO intégré sur plusieurs sites web.
Tout d’abord, AgeGO sait quel est le site visité lorsque vous voulez faire vérifier votre âge et pire encore, il connaît même la vidéo que vous vous apprêtez à visionner si c’est le cas. De plus, le processus requiert que vous donniez une adresse mail, ce qui rend possible de lier une vidéo avec une adresse mail et donc l’anonymat vole directement en éclat s’il est possible de lier le mail au visiteur.
Mais ce n’est pas tout. Des données d’AgeGO sont envoyées vers des serveurs d’Amazon Web Services durant le processus de vérification par webcam. Il s’agit du flux de la dite caméra (et donc le visage de la personne), l’adresse IP et le fait que l’internaute se rend sur un site pour adulte. Le double anonymat n’est donc pas respecté ici.
Les systèmes mis en place représentent donc des dangers pour l’anonymat des utilisateurs comme avaient prévenus les sites en question avant de mettre en place de tels services.
De son côté, AI Forensics a envoyé ses résultats à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) ainsi qu’à l’Arcom, le régulateur, qui avait d’ailleurs félicité les sites en question d’avoir mis en place de tels systèmes de vérification de l’âge.