Les revenus des opérateurs télécoms en baisse, les français consomment toujours plus de DATA

Les données publiées par l’Arcep pour le deuxième trimestre 2025 montrent qu’après plus de quatre années de croissance continue, les revenus reculent alors que les usages numériques et l’adoption des nouvelles technologies poursuivent leur progression.

smartphones

Le marché de détail représente 9,3 milliards d’euros hors taxes sur le deuxième trimestre 2025. Ce montant traduit un recul de 1,2 % sur un an, après une baisse de 0,6 % au premier trimestre. Cette contraction est principalement liée à l’érosion des revenus mobiles, qui décrochent de 3 % en un an. Ce mouvement, amorcé en début d’année, est en partie imputable aux baisses tarifaires intervenues en 2024.

Les services fixes résistent davantage mais enregistrent eux aussi un ralentissement : les revenus issus des accès internet à haut et très haut débit ne progressent plus que de 2,1 %, contre 6,8 % un an plus tôt. Seules les ventes de terminaux mobiles offrent un point de respiration, avec une hausse d’environ 4 % après deux trimestres de recul.

Facture moyenne mensuelle voix et données
Facture moyenne mensuelle voix et données – Crédits : ARCEP

La fibre s’impose comme standard d’accès

L’essor de la fibre optique se poursuit à un rythme encore soutenu, même si la dynamique ralentit légèrement. Fin juin 2025, la France compte 25,7 millions d’abonnements en fibre, soit 2,8 millions de plus en un an. Ces abonnements représentent désormais 79 % de l’ensemble des contrats internet, et 92 % du très haut débit. À l’inverse, les accès DSL continuent de s’effondrer : 5,1 millions d’abonnements restent actifs, soit une baisse de 2,4 millions en un an. Ils ne pèsent plus que 16 % du parc. Les offres alternatives de très haut débit reculent également, à l’exception des cartes SIM 4G/5G destinées à un usage fixe, dont le nombre atteint 560 000, avec 110 000 abonnements supplémentaires sur un an.

Marché mobile : la 5G accélère mais la croissance des forfaits se tasse

Le parc mobile s’élève à 84 millions de cartes SIM, dont 77,2 millions de forfaits. La croissance du nombre d’abonnements ralentit nettement : 685 000 forfaits supplémentaires en un an, contre 960 000 un an plus tôt et 1,6 million à l’été 2023. La 5G en revanche franchit un nouveau cap. Plus de 28 millions de cartes SIM y sont actives, soit une progression de 56 % en un an. Cela représente désormais plus d’un tiers des cartes en circulation. Les réseaux 4G restent dominants, avec 90 % des cartes actives, mais leur croissance ralentit mécaniquement.

Nombre de cartes actives sur les réseaux 4G et 5G
Nombre de cartes actives sur les réseaux 4G et 5G – Crédits : ARCEP

Parallèlement, l’usage des SMS poursuit sa chute structurelle. Les abonnés n’en envoient plus que 72 par mois en moyenne, soit 22 de moins qu’un an auparavant. En 2016, ils en envoyaient près de 250 par mois. Cette baisse accompagne l’essor des messageries instantanées, utilisées en 2024 par 85 % des Français de 12 ans et plus.

Données mobiles : une consommation toujours en hausse

La consommation de données atteint un niveau record de 4,2 exaoctets sur le trimestre. La croissance annuelle se stabilise autour de 12 %, un rythme observé depuis plus d’un an. Chaque client consomme en moyenne 17,8 gigaoctets de données par mois, soit plus du double d’il y a cinq ans. Le trafic en itinérance progresse lui aussi, avec une hausse de 16 % du volume de données consommées à l’étranger.

L’usage vocal se contracte légèrement, mais reste élevé sur mobile : 49,2 milliards de minutes ont été consommées au cours du trimestre. En moyenne, un abonné utilise 3 heures et 25 minutes de voix par mois, soit 7 minutes de moins qu’un an auparavant. La téléphonie fixe, elle, tombe à 43 minutes par mois en moyenne par ligne, en baisse continue.

Un secteur arrivé à maturité

Les résultats du trimestre décrivent un marché arrivé à maturité. Les infrastructures très haut débit sont désormais massivement déployées, la fibre a supplanté le cuivre, et la 5G s’impose rapidement. Les usages data explosent, tandis que les services traditionnels comme les SMS et la voix fixe déclinent nettement.

Mais cette montée en puissance ne se traduit pas en croissance financière. Les opérateurs doivent composer avec une pression tarifaire accrue, des revenus en repli et une demande arrivée à saturation. Le prochain observatoire dira si ce retournement reste ponctuel ou s’installe durablement dans le paysage français des télécoms.

Retrouvez l’observatoire complet de l’ARCEP sur son site

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