Stéphane Richard répond aux critiques des autres opérateurs sur le réseau cuivre

Dans une interview accordée au Figaro, Stéphane Richard, PDG d’Orange, est revenu sur les critiques faites par les autres opérateurs sur le réseau ADSL.

Mais aussi sur l’arrêt du RTC, l’itinérance avec Free ainsi que le fait qu’Orange ait été sacré réseau numéro 1 pour la huitième fois consécutive.

Il y a quelques jours, des dirigeants de Free, SFR et Bouygues Telecom ont pris la parole pour dénoncer un réseau cuivre qui serait vétuste à certains endroits avec des délais de réparations de plus en plus longs.

Interrogé  à ce sujet par Elsa Bembaron, journaliste au Figaro, Stéphane Richard a répondu que l’opérateur historique, qui a un devoir de service universel sur la boucle locale cuivre, allait présenter un plan à l’ARCEP, l’autorité de régulation des télécoms, visant à améliorer la qualité du service universel sans préciser de quoi il pourrait en retourner.

Pour les zones critiques, un dispositif spécial sera mis en place suite à une première expérimentation réussie en Lozère. Dans un premier temps en Ardèche, le dispositif pourra être étendu à d’autres zones si le besoin s’en fait sentir.

Le PDG assure qu’un meilleur suivi et une meilleure information à destinations des clients ainsi que des élus locaux sera fait afin de mieux les informer sur les travaux notamment sur les « DERCO », les dérangements collectifs, qui touchent plusieurs clients à la fois.

Il faut garder en tête qu’une bonne partie du réseau a une quarantaine d’années et que pour les plus vieilles parties, cela remonte même à 70 ans. Le cuivre est certes voué à disparaître mais pas avant une vingtaine d’années et petit à petit et la fibre a beau monté toujours plus en puissance, les deux technologies devraient encore cohabiter très longtemps.

Sur les 9,31€ versés par les concurrents, 3,60€ vont dans la maintenance préventive (réparer avant que cela ne tombe en panne), cette somme passera à 4€ en 2019. Les différentes unités d’intervention d’Orange ont réalisées en tout plus de 510 000 interventions par mois depuis le début de l’année. Pour Stéphane Richard, ce prix n’est pas surévalué et le baisser enverrait un mauvais signal alors que l’on prévoit 25 milliards de dépenses pour la fibre, des prix toujours plus bas sur l’ADSL font que les clients restent sur cette technologie plutôt que prendre la fibre, pourtant plus grand générateur d’ARPU, le revenu moyen par client.

A la question de la fin du RTC, le dirigeant précise à nouveau que rien ne sera arrêté au mois de novembre. Seuls les nouveaux abonnements ne seront plus possibles et les clients en parc ont jusqu’à 2023 avant de devoir migrer. Orange fournira pour les nouveaux clients ou ceux qui migreront à terme sur la voix par IP un petit boîtier qui se branchera entre la prise téléphonique et le téléphone, à l’image d’une box sans que cela soit tout à fait la même chose. Il n’y aura aucunement besoin de s’abonner à une offre internet pour continuer à bénéficier du service téléphonique seul.

Orange, réseau mobile numéro 1 pour la 8ème année consécutive commence à se faire dépasser dans certains zones par ses concurrents et notamment Bouygues Telecom dans les zones rurales. Stéphane Richard a répliqué qu’Orange a le meilleur réseau pour 85% des indicateurs et qu’être premier 8 fois d’affilées n’était encore jamais arrivé en Europe, gage de qualité du réseau et de l’importance que le groupe lui accorde. Le futur new deal mobile devrait permettre de combler le chiffre un peu en retrait dans les zones rurales.

Il explique également qu’aucune prorogation à l’itinérance avec Free ne devrait être signée, la fin devrait donc bien se faire en 2021 comme prévu dans l’avenant signé avec Free. Orange n’a aucun intérêt à continuer à louer son réseau ou ses infrastructures car comme le prouve le rapport de l’ARCEP, c’est là dessus que se joue la qualité d’un réseau et donc la différenciation entre deux opérateurs.

Concernant un retour à 3 opérateurs, cela ne devrait pas se faire ou en tout cas, avec Orange en tant que spectateur. Personne ne veut vendre mais tout le monde veut acheter, qui pourrait vouloir vendre ?

Enfin, pour lui, les enchères en Italie ont été un grand n’importe quoi, les fréquences ont été vendues à un prix bien trop élevé, six à sept fois plus cher que dans d’autres pays européens.