Orange visé par une plainte concernant des parafoudres radioactifs
L’opérateur historique est visé par une nouvelle plainte, il s’agit cette fois de parafoudres radioactifs qui sont mis en cause dans des cas de cancers d’anciens employés qui les ont manipulés.
Le 16 juillet dernier, une plainte a été déposée par des syndicats et l’association l’association Henri-Pézerat pour mise en danger d’autrui selon Le Monde, dans le but de faire reconnaître le préjudice et que les employés soient mieux protégés à l’avenir.
Selon le quotidien, Orange n’a pas commenté la plainte mais a précisé qu’il procédait bien au démontage de ces parafoudres dans des conditions de sécurité optimales. L’opérateur d’ajouter : « Les risques liés à ces matériels et aux opérations d’enlèvement ont fait l’objet de plusieurs études, qui démontrent l’absence de risque pour les salariés ».
Cette plainte marque une étape importante dans la reconnaissance de la dangerosité de ces dispositifs destinés à protéger les lignes des surtensions en cas d’orange.
Installés dans les années 60-70 puis interdits à partir de 1978, ces parafoudres contiennent du Tritum ou du radium 226. Si le premier a une demi-vie de 12,32 ans et est arrêté par la couche de peau morte sur le corps, le second est beaucoup plus long à se désintégrer. En effet, le radium faisant partie de la chaîne de désintégration de l’uranium 238 a une demi-vie de 1 600 ans, il est en plus très fortement radioactif mais il est heureusement présent en assez faible quantité.
Des millions d’appareils ont été installés sur le réseau mais rien n’a été prévu pour les récupérer et surtout, éliminer correctement les déchets radioactifs. Selon la CGT « aucune consigne n’a été donnée pour éviter que ces appareils finissent dans une poubelle ».
En 2002, il restait de 700 000 à 1 million de ces parafoudres sur le réseau. Selon le syndicat, ce nombre serait sous-évalué. Celui-ci a commencé à se poser des questions dès 2006 lorsque les premiers cas de cancers sont apparus dans le Cantal, sur le site de Riom-ès-Montagnes.
En 2009, selon le CHSCT, « sur les six derniers agents de France Télécom ayant travaillé sur le site, cinq ont développé un cancer et trois en sont décédés et sur les sept agents sédentaires de La Poste hébergés par France Télécom, quatre agents ont développé de graves affections, dont trois des cancers », l’un est décédé. De quoi augmenter fortement les soupçons et le lien entre ces cancers et les parafoudres incriminés.
De multiples situations similaires ont été découvertes sur d’autres sites de France Télécom et la justice a par ailleurs déjà reconnu, par deux fois, un lien entre ces parafoudre et des cancers du sein et de la thyroïde.
Il reste cependant toujours une inconnue : le nombre d’employés touchés au cours des dernières décennies.
Selon l’IRSN, l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, il existe également de nombreux paratonnerres radioactifs, différents des parasurtenseurs dans le fonctionnement, sur le territoire implantés ailleurs que sur les réseaux de l’opérateur. Pour l’institut, les risques d’exposition externe ou de contamination sont négligeables si le paratonnerre reste en place, hors de portée et en bon état.
Si ici, ce sont les parafoudres qui sont pointés du doigt, il existe bien d’autres risques. En effet, il reste sur le réseau cuivre des sous répartiteurs et des nœuds de raccordement d’abonnés (NRA) qui contiennent encore de l’amiante par exemple.
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