5G : L’Anssi donnera les premières autorisations en février
Récemment les opérateurs sont montés au créneau face au mutisme de l’Anssi, l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, qui tarde à donner son accord ou son refus d’utiliser certains équipements pour la 5G. L’Agence leur a répondu.
Si le lancement commercial de la 5G n’aura lieu qu’à partir du mois de juillet, les opérateurs commencent à fourbir leur arme afin d’être prêts au moment voulu. Suite à la promulgation de la loi sur la sécurité des réseaux mobiles aussi connue comme la loi anti-Huawei, ils doivent déposer des demandes auprès de l’Anssi pour déployer certains équipements, notamment ceux de Huawei.
Pour palier ces délais à rallonge, les opérateurs ont soumis à l’agence de cyber-sécurité du matériel chinois afin de savoir s’ils peuvent l’utiliser ou non pour les déploiements de la 5G. Un sujet très sensible puisqu’il pourrait retarder l’arrivée de la 5G et coûter très cher à Bouygues Telecom et SFR si les antennes Huawei venaient à être refusées.
En plus de l’enjeu financier, il est également question de sécurité et de souveraineté. Des éléments qui ne seraient pas pris en compte par les opérateurs si l’Etat ne s’y intéressait pas, si l’on en croit Guillaume Poupard, le directeur général de l’Anssi dans un entretien avec Les Echos.
Pour lui, il faut absolument que l’Etat se charge de ces questions puisque « il ne faut pas trop leur en demander non plus [aux opérateurs, NDLR]. La réglementation est là pour aller contre le cours des choses quand c’est nécessaire. Ce n’est pas un problème de confiance. Il faut juste qu’on aide à favoriser des stratégies de long terme, car le court terme prend vite le dessus. »
Il ajoute que : « Demain, toutes les entreprises vont utiliser le réseau 5G, s’il dysfonctionne, cela va poser des problèmes monstrueux de sécurité et au plan économique. On ne veut pas être dépendant de gens qui pourraient couper nos réseaux télécoms. Dans trois quatre ans, couper la 5G, cela reviendra à couper le courant en termes d’impact… »
Un réseau mobile se doit d’être considéré comme critique de base et il doit avoir une sécurisation adéquate, de même certaines zones sont beaucoup plus « sensibles » que d’autres comme Paris, les bases militaires ou les zones proches des grosses usines.
Mais il faut aussi prendre en compte un autre élément, qui n’est pas vraiment abordé lors des questions concernant Huawei selon Guillaume Poupard. L’extinction possible du réseau. S’il ne voit pas un pays européen faire pression sur Nokia ou Ericsson pour éteindre les réseaux de France, il image que des pressions du Gouvernement chinois pourrait mener à ce genre d’extinctions d’ici quelques années.
En revanche, il balaie rapidement le fait que l’Anssi voudrait retarder ses réponses concernant l’utilisation des antennes de l’équipementier de Shenzhen. Il juge cela de « débat stupide », rien n’est fait pour ralentir les réponses et il avoue que l’agence aide parfois les opérateurs à remplir leur dossier avant d’ajouter qu' »en février les premières autorisations et peut-être refus, seront pris ».
De plus, l’Anssi pourra décider le démontage de matériel déjà en place mais avec plusieurs années de délais afin que les opérateurs puissent se mettre en règle, sans trop de pression.
Les commentaires des actualités restent ouverts 30 jours après publication. Si vous avez une question, cherchez la page appropriée dans nos sections Mobile, Internet ou TV et postez un commentaire.