Pour l’AOTA, les dégradations du réseau cuivre actuel vont impacter le réseau fibre dans le futur
Alors qu’internet est devenu encore plus indispensable depuis le début de la crise sanitaire l’an dernier, l’Association des opérateurs télécoms alternatifs (AOTA) alerte sur l’état actuel du réseau cuivre qui impacte l’état du réseau fibré.
La qualité du réseau cuivré est souvent montrée du doigt. Le cuivre qui existe depuis plusieurs décennies est mal en point et les réparations se font attendre ou sont parfois de fortune, pour réparer au plus vite mais parfois, la fiabilisation ne se fait pas.
Une situation que Stéphane Richard, PDG d’Orange, appelle le plus souvent isolée, mais les retours des élus laissent penser à un problème plus général.
Orange souhaiterait d’ailleurs demander plus d’argent à ses concurrents pour la location de la ligne cuivre, pour entretenir ce réseau dont il a hérité dans le milieu des années 90.
Or selon l’AOTA, Orange aurait retiré une manne de près de 30 milliards d’euros de cet actif, de quoi l’entretenir largement sur cette période d’environ 25 ans.
L’Association des opérateurs alternatifs va même plus loin et constate que la dégradation du réseau actuel, qui résulte d’un « manque structurel d’incitation à investir dans l’entretien », se répercutera sur la fibre dans le futur.
Elle ajoute que « le manque d’entretien des ressources utilisées pour le cuivre impacte le taux de souscription à la fibre ». Il existe aujourd’hui beaucoup d’échecs dans les déploiements et ces derniers sont liés à des infrastructures dégradées comme des conduites bouchées ou encore des poteaux dégradés. Parfois, ces réparations se font d’ailleurs sur les fonds d’un opérateur tiers et sont remis dans le parc d’Orange, gratuitement.
Plusieurs pistes proposées par l’AOTA
Pour palier ces carences et permettre un meilleur déploiement de la fibre, l’AOTA a proposé plusieurs pistes afin de garantir « des infrastructures de qualité pour une connectivité performante et résiliente ».
La première piste est de créer un « service universel cuivre » qui aurait une maille régionale au moins. Cela permettrait de remonter plus efficacement les problèmes d’un lieu donné.
Pour cela, l’AOTA suggère une application bidirectionnelle qui permettrait aux usagers ainsi qu’aux collectivités de rapporter des problèmes géolocalisés. Ensuite, la résolution de ces problèmes serait contrôlée sur le terrain et il serait facile de mettre le titulaire du service universel face à ses problèmes, notamment avec l’appui de l’Arcep, l’Autorité de régulation des télécoms.
Si l’application Dommages réseaux propose aujourd’hui de remonter des problèmes, l’AOTA juge qu’elle n’offre aucune garantie d’intervention et la résolution des problèmes est parfois très aléatoire. Il n’est pas rare de voir une ligne signalée à terre être toujours dans cette position malgré le problème passé en résolu.
La seconde piste envisagée par l’association serait d’« agir sur les tarifs de gros pour mettre fin à la rente du cuivre ». L’AOTA refuse toute augmentation, contrairement à ce que demandait Orange et qui ferait augmenter les tarifs des offres xDSL ou baisser les marges des concurrents.
La troisième piste serait de proposer « des mesures d’accompagnement pour favoriser la fibre optique ». Cela aura pour effet d’accélérer l’extinction du réseau cuivre en déposant par exemple la ligne cuivre lorsque l’utilisateur final est relié en fibre.
L’AOTA ajoute qu’il faudrait porter le débit minimal à 8 Mb/s du service universel, de façon effective et non pas théorique. Un problème sur la ligne et qui ferait baisser ce débit obligerait l’opérateur historique à intervenir pour fiabiliser la ligne et non pas la rendre seulement « bonne aux essais ».
En effet, « Orange reste seulement soumise à un engagement de continuité métallique sur l’accès » comme le rappelle l’AOTA. La ligne doit répondre correctement mais un débit divisé par quatre provoqué par des dégradations ne l’oblige pas à intervenir. De même une ligne à terre mais qui fonctionne toujours est plus longue a être réparée, puisque la situation n’est pas pressante étant donné que l’accès est toujours bon.
L’Association des opérateurs télécoms alternatifs conclue en regrettant que l’Arcep n’ait pas tenu comptes des observations qu’elle lui a formulées par le passé, notamment la prise en charge intégrale par Orange du génie civil réalisé par des tiers dans le cadre de réparations.
Elle demande à nouveau une scission d’Orange en deux, avec d’un côté l’opérateur en lui-même, et de l’autre côté la partie infrastructures. Elle invite également l’Arcep à intégrer lesdites infrastructures (poteaux, fourreaux…) dans le périmètre du service universel, mais aussi de revoir ces infrastructures.
Utiliser un poteau métallique ou composite permettrait une plus longue durée de vie au produit, qui serait moins impacté par les aléas climatiques. Un poteau bois, même traité, est beaucoup plus sensible à la pluie qu’un poteau en métal, ce qui le rendra plus facilement cassable lors de périodes de vents intenses.
On a voulu la fin du service public !!!! On voit deja la cause sur le réseau cuivre , qui est à l’abandon ( câble par terre , longueur d’attente et d’Intervention sur le réseau et chez les clients, en cas de panne etc… ) C’est sur que pour la fibre , qui connait déjà des problèmes ,Il y a du soucis a se faire , pour le futur !!!! La nostalgie a parfois de bonnes choses , avec son » Oui, c’était bien mieux avant » !!!
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