Le réchauffement climatique impacte de très nombreux secteurs, et les réseaux télécoms en font eux aussi partie. D’après la CEO d’Orange France, le phénomène est bien plus important que les actes de vandalisme et de destruction des antennes mobiles.
Alors que le dernier rapport du GIEC annonce une multiplication des inondations, des tempêtes, des sécheresses et des incendies en raison du réchauffement climatique, ses effets sont hélas, déjà là. En attestent les différentes catastrophes naturelles que l’on a pu voir cet été en France.
Dans ce contexte, les réseaux télécoms fixe et mobile sont très impactés et c’est pourquoi les opérateurs doivent trouver des solutions pour y remédier. La CEO d’Orange France et Directrice Générale Adjointe d’Orange, Fabienne Dulac, a expliqué auprès de 01net l’ampleur du phénomène et les actions mises en place par l’opérateur.
Les phénomènes climatiques sont plus réguliers, massifs et coûteux
« On parle beaucoup du vandalisme et de la destruction des antennes mobiles, mais les phénomènes climatiques sont plus réguliers, plus massifs et plus coûteux » – Fabienne Dulac
Il y a en moyenne 4 à 5 dégradations volontaires d’antennes Orange par mois en France, et 3 à 4 accidents de pelleteuse par jour sur les chantiers. Mais ce sont bien les phénomènes climatiques qui sont les plus importants, étant donné leur permanence.
La CEO d’Orange explique ainsi que ces phénomènes accentuent les problèmes dus à la topographie et les infrastructures « subissent le vent, les inondations, les éboulements de terrain quotidiennement ». Et il y a encore plus de chutes d’arbres que d’habitude, rapporte-t-elle auprès de 01net, quand il n’y a pas d’élagage. Orange et l’Association des maires ruraux de France ont d’ailleurs récemment décidé de renforcer l’élagage aux abords des réseaux aériens.
Fabienne Dulac s’interroge également par rapport au fait que ses homologues espagnols et allemands semblent moins touchés que l’Hexagone. Peut-être est-ce dû au relief, à la répartition de la population sur le territoire ou encore à l’urbanisme, se demande-t-elle.
Alors pour faire face au réchauffement climatique qui impacte les réseaux télécoms et qui va s’intensifier dans les années à venir, Orange a mis en place plusieurs actions.
« Nous nous devons de maintenir nos activités en basse consommation pour nous laisser la capacité en permanence de monter en puissance s’il y a des intempéries. Il a fallu changer notre mode de fonctionnement » – Fabienne Dulac
Plusieurs actions pour anticiper les phénomènes climatiques
L’opérateur historique a par exemple présenté un plan d’action en mai afin de renforcer la qualité de service de son réseau cuivre. Il s’était alors engagé à mettre 500 millions d’euros cette année dans son réseau cuivre pour améliorer plusieurs points et notamment en ce qui concerne les aléas climatiques.
Par exemple, si une ligne est hors service, les abonnés (Orange ou non) pourront bénéficier d’un smartphone dans les 24 heures. L’opérateur avait également annoncé qu’en cas de problème collectif, il construirait un réseau WiFi local et internet serait fourni par satellite, et cela sans surcoût. Il indiquait par ailleurs déployer des comités locaux pour améliorer le dialogue avec les élus.
Fabienne Dulac souligne ainsi qu’il faut des alternatives « quand les réseaux tombent ». Des alternatives qui peuvent se passer d’électricité sont également les bienvenues étant donné que le réseau EDF est lui aussi très souvent touché en cas de catastrophe naturelle.
Pour ce qui est d’anticiper les problèmes sur les réseaux, Orange est en lien avec les préfectures qui le prévient des risques d’intempérie en amont.