Fibre optique : les opérateurs rendent leur copie à l’Élysée
En réponse à l’ultimatum lancé par l’Élysée aux opérateurs pour débloquer le dossier de la fibre optique, Orange, SFR et Free ont remis mercredi chacun leur proposition, selon Le Figaro. Le dossier est désormais centralisé par le cabinet de «NKM», la secrétaire d’État au Numérique sous le pilotage de Matignon et la supervision de l’Élysée. Une réunion des ministères concernés est prévue vendredi pour faire le point. En attendant, les positions des opérateurs restent tranchées.
Après deux ans de débats, la fibre optique peine à démarrer en France, les opérateurs s’opposant sur la manière de déployer le réseau. C’est pourtant un enjeu de compétitivité et de croissance pour le pays. Le régulateur a fixé les règles pour les zones très denses, soit 148 communes, soit 5 millions de foyers. Mais il faut trouver un schéma pour le reste du territoire.
D’un côté, Free et SFR souhaitent la création d’une société commune entre tous les opérateurs, une sorte de GIE (groupe d’intérêt économique) au capital duquel l’État serait également présent. «Le coût du projet est tel – près de 20 milliards d’euros – qu’une structure de type GIE est la seule façon de développer la fibre au-delà des zones très denses de 5 millions de foyers, définies par le régulateur, où les opérateurs iront d’eux-mêmes. Ce type de structure permettrait de rationaliser et mutualiser les investissements et par ailleurs de faire appel au grand emprunt», affirme Jérémie Manigne, responsable du dossier fibre chez SFR.
«Il a fallu plus de deux ans pour mettre d’accord les acteurs sur les zones très denses. Si l’on veut aller plus loin, il faut une intervention volontaire de la puissance publique», indique Maxime Lombardini, directeur général de Free. «Nous sommes très favorables à une structure commune nationale qui donne une visibilité aux consommateurs. En réunissant les forces de tous les opérateurs qui déploient de la fibre, il est possible de couvrir plusieurs millions de foyers supplémentaires sans argent public. Cela permet d’optimiser l’investissement des acteurs, mais aussi les ressources chez les sous-traitants qui vont être vite saturées», poursuit-il.
En face, France Télécom estime que la construction du réseau peut être effectuée grâce aux fonds privés sur une part substantielle du territoire (zone 2). Pour les campagnes, l’opérateur estime que, s’il doit y avoir mutualisation, celle-ci doit être pour l’essentiel laissée à l’initiative des opérateurs dans un cadre souple. «Quelle que soit l’organisation industrielle retenue, il faut être pragmatique. Il faut dans le même temps commencer par fibrer les zones les plus denses et monter en débit progressivement sur les zones moins denses. Au fur et à mesure du déploiement de la fibre, les différents opérateurs vont faire des gains de productivité, et il sera alors possible à l’initiative privée d’aller de plus en plus loin», explique Éric Debroeck, directeur des affaires réglementaires chez France Télécom.
La France comptait fin juin 230 000 foyers abonnés à la fibre : 50 000 reçoivent directement la fibre à leur domicile ; pour les 180 000 autres, abonnés au câblo-opérateur Numericable, elle s’arrête en pied d’immeuble.
Les entreprises ne sont pas concernées directement par la fibre « at home », et dans certaines régions les ZI, ZAC… sont raccordées par la région justement et des contrats faits avec d’autres entreprises qui ne sont pas Orange, Free ou SFR.
230 000 Foyers raccordés…il reste du chemin à parcourir pour que cela arrive en zone non urbaine et que le debit de ma connexion ne dépasse le 1Mb actuel !!
je ne comprends pourquoi on ne mentionne que les foyers: les entreprises sont aussi concernées il me semble, non?
Olivier
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