Fusion TF1-M6 : Google soutient l’opération qui pourrait lui être profitable

Les groupes TF1 et M6 devraient prochainement fusionner et le géant du numérique Google y serait favorable. 

Si la fusion TF1-M6 a lieu comme prévu, un certain nombre de leurs chaînes (TFX, TF1 Séries Films, 6Ter et Gulli) devront être cédées pour se conformer à la loi sur l’audiovisuel, qui interdit à un groupe de posséder plus de sept chaînes. Mais le mariage entre les TF1 et M6 ne semble pas pour tout de suite, car les offres reçues pour les chaînes mises en vente sont moins nombreuses qu’espéré, selon Capital.

D’après nos confrères, l’éditeur de magazines Reworld Media (qui possède la chaîne Sport en France) a déposé des offres sur Gulli et 6Ter. L’éditeur Unique Héritage Media (qui publie Le Journal de Mickey) a lui aussi déposé une offre sur Gulli, tandis que le propriétaire de l’Express, Alain Weill, en a déposé une sur TFX pour lancer la chaîne l’Express TV. Le groupe Altice-SFR (propriétaire de BFM et RMC) aurait quant à lui postulé pour plusieurs chaînes, dont TFX et TF1 Séries Films.

Mais en attendant le choix des repreneurs qui devrait se faire début avril, les géants américains du web se montrent favorables à la fusion entre les deux groupes. L’opération pourrait en effet leur être profitable, comme le rapporte BFM TV.

Google soutient la fusion

Les patrons continuent d’être auditionnés au Sénat par la commission d’enquête sur la concentration dans les médias. Cette semaine, seront interrogés Gilles Pélisson (TF1), Martin Bouygues (Bouygues Telecom, TF1…), Xavier Niel (Free) et Arnaud Lagardère (Paris Match, JDD, Europe 1…). Et le mariage entre TF1 et M6 sera évidemment sur la table.

Les annonceurs publicitaires ont fait part de leurs craintes à ce sujet, mais les GAFA se montrent assez conciliants car cela pourrait être bénéfique pour eux. Cela peut sembler surprenant puisque TF1 et M6 veulent s’unir pour faire face aux géants du numérique mais d’après BFM TV, Google appuie le principal argument des deux chaînes pour justifier leur opérateur : la publicité en ligne et la publicité télévisée ne feront bientôt plus qu’une. Google, Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) et Amazon représentent à eux seuls 67% du marché de la publicité en ligne, qui s’élevait en 2021 à 7,7 milliards d’euros.

Et pour le directeur général de Google France, Sébastien Missoffe, qui a été auditionné au Sénat : « J’ai parlé avec des milliers d’annonceurs et je constate que sur un certain nombre de nos formats, par exemple sur YouTube, nous sommes en concurrence sur des formats publicitaires à la télévision, donc on voit bien que ces formats sont en train de converger ».

Il faut dire que les chaînes TF1 et M6 sont trop puissantes en l’état pour obtenir l’autorisation de l’Autorité de la concurrence, puisqu’elles représentent plus de 70% du marché de la publicité télévisée. Or, comme l’explique BFM TV, en englobant le marché numérique, leur poids serait beaucoup plus faible et le soutien de Google n’est donc pas si anodin que cela. Sur le marché de la publicité élargie, les GAFA apparaîtraient donc eux aussi moins dominants, et cela pourrait les aider dans leurs batailles judiciaires avec les régulateurs européens.