Investissements records pour le secteur des télécoms et des prix historiquement bas

La Fédération Française des Télécoms vient de publier son étude sur l’Economie des Télécoms pour 2018. Il en ressort que le secteur est celui qui investit le plus dans les infrastructures.

Les investissements pour 2017 ont été très élevés pour atteindre 9,6 milliards d’euros, soit 700 millions de plus qu’en 2016. C’est en tout 75 milliards d’euros qui ont été investis au cours de la décennie.

Via l’accord du New Deal Mobile qui oblige les opérateurs à couvrir les zones blanches, ces investissements devraient être encore plus élevés pour 2018 et les années suivantes.

Face aux 5 plus grands pays européens, la France est au premier rang pour les dépenses des opérateurs avec 133€ par habitant en moyenne et au second rang pour les dépenses rapportées au chiffre d’affaires avec 19% du CA réinvesti.

Ces investissements records traduisent une accélération du déploiements des réseaux 4G et fibre. D’ailleurs, la France est au premier rang de taux de pénétration pour le haut débit et le très haut débit avec 97% de foyers couverts et au second rang pour la couverture FTTH (38% des foyers) et pour la part des clients 4G en parc (56%).

Selon l’étude de la FFT, ces investissements boostent l’économie nationale. En effet, pour 1€ investi dans les réseaux par les opérateurs, cela se transforme en création de 6€ de produit brut et 3€ de prélèvements obligatoires.

Durant les dernières années, il y a eu une explosion des usages que ce soit sur le mobile mais aussi sur le fixe. 6 SIM sur 10 se connectent en 4G, en augmentation de 66% en deux ans et la consommation de données a été multipliée par deux du un an.

Face aux 5 plus grands pays européeens, la France se classe au premier rang des abonnés à une offre triple ou quadruple play avec 71% des foyers équipés. 28,4 millions de clients utilisent la VoIP (téléphone par la box), ce qui nous place au second rang. Et enfin, l’hexagone est également le pays où il y a le plus de personnes ayant la télé par internet, le chiffre est même supérieur au total des clients IPTV des 5 autres pays.

Ces usages ont explosés grâce aux prix français historiquement bas et qui ne cessent de baisser depuis 2010 même si cela stagne un peu depuis 2015. Les prix sont même les plus bas parmi les grand pays occidentaux.

Il s’agit ici des offres les moins chères pour du triple play pour internet ainsi que pour des appels illimités et de la DATA pour le mobile. En 2016, la facture moyenne pour le mobile était de 16,6€.

Mais le secteur des télécoms a un rentabilité à très long terme. Ainsi, la rentabilisation des capitaux investis se fait en 32 ans selon l’étude et les avancées technologiques sur le mobile obligent les opérateurs à déployer une nouvelle technologie alors que les réseaux précédents ne sont pas totalement disponibles partout.

Les opérateurs sont également très taxés avec notamment une fiscalité spécifique lourde qui s’ajoute aux autres impôts et taxes. Sur le 1,223 milliard d’euros de cette taxe spécifique, le quart a servi à financer le cinéma ainsi que France TV mais cette dernière taxe est stable depuis 2013 et représente une part plus faible dans le temps.

De plus, les fournisseurs payent en moyenne 21 fois plus d’impôts que les géants de l’internet en France.

Le marché hexagonal n’est pas le seul a voir ses marges réduites et des investissements en hausse. En effet, dans toute l’Europe les marges ont peu progressées depuis 2008 quand celles-ci ont quasiment doublé aux USA. Mais ces investissements dans les réseaux ont permis aux acteurs de l’internet de voir leurs revenus augmenter de 430% quand ceux des opérateurs mondiaux ont pris 49% sur la même période.