Orange a quitté le W3C, le consortium régissant le web mondial

Alors que le web fête ses 30 ans cette année, Orange a choisi de ne pas renouveler son adhésion au consortium chargé de son bon fonctionnement, le W3C. 

Le W3C pour World Wide Web Consortium a été créé en 1994 par Tim Berners-Lee, l’homme qui a créé le web, afin d’établir des règles au sein de la toile. On doit au W3C le fait que les sites internet soient accessibles à l’identique depuis n’importe quel terminal et surtout navigateur web par exemple.

Orange a choisi de ne pas renouveler son adhésion, qui coûterait dans les 68 000€ par an, afin de se recentrer sur ses « engagements sur le cœur de métier » comme l’a indiqué un porte-parole d’Orange au journal l’Express.

L’opérateur historique avait rejoint l’organisme il y a 14 ans et comptait parmi les 451 membres aux côtés des GAFA mais également d’autres opérateurs dont l’allemand Deutsche Telekom avec lequel Orange est très proche, notamment dans le développement de l’IA avec Djingo, son assistant vocal, par exemple.

Orange se concentrerait donc plutôt sur les tuyaux que sur ce qui passe au travers de ceux-ci, une décision qui recueille des avis positifs et négatifs du côté des spécialistes du web français.

Ainsi pour Benoît Thieulin, ancien président de CNNum, cela n’est pas une chose négative de quitter le W3C : « L’entreprise a tenté de s’ériger en égal des Gafam alors qu’il est plus opportun de se recentrer sur la 5G » avant d’ajouter que  » d’autres acteurs, l’institut de recherche l’Inria [qui assure en partie la gestion de la branche européenne via l’ERCIM, NDLR] ou le moteur de recherche Qwant, restent présents », la France sera donc toujours en son sein et pourra toujours donner son avis et peser face aux géants américains du net.

Pour Tariq Krim, l’ancien vice-président de CNNum, l’annonce de ce retrait est « incompréhensible » et est « une faute majeure de stratégie ». Pour lui, le « W3C est le dernier levier de souveraineté pour l’Europe mais également un instrument qui définit les usages et donc les vainqueurs de demain ».