Google prive la Turquie d’Android et de ses applications maison

Une demande de l’Autorité de la concurrence turque n’a pas été au goût du géant américain Google qui a décidé de priver tous les prochains smartphones Android commercialisés en Turquie de ses services et applications.

L’Autorité de la concurrence turque avait demandé au géant américain de ne pas imposer son moteur de recherche sur les appareils Android pour laisser la place à des moteurs de recherche tiers.

Mais le groupe américain, ne souhaitant pas se plier à la décision de l’Autorité de la concurrence, a décidé de ne plus accorder de licence aux constructeurs de smartphones turcs.

Les constructeurs ont appris la nouvelle par un courrier de Google jeudi dernier, stipulant que les prochains smartphones turcs Android ne bénéficieraient dorénavant plus des services Google : YouTube, Maps, le Play Store, et bien d’autres.

Une décision qui aura un grand impact

Les ventes de smartphones Android en Turquie représentent près de 80% des ventes de smartphones dans le pays, et il s’en est écoulé environ 10 millions en 2018.

Même si un porte-parole de Google a récemment avancé que : « Les modèles d’appareils existants restent en vente et continueront de fonctionner normalement », la tendance de consommation turque sera lourdement affectée par la décision du géant américain.

Les constructeurs ont tout de même la possibilité d’utiliser la version open source d’Android, mais cela n’est pas chose facile comme peut le montrer Huawei avec son dernier Mate 30. Le smartphone est utilisable malgré l’absence des « Google Apps » mais plusieurs applications sont inexploitables si elles n’y ont pas accès, ce qui peut rendre son utilisation difficile.

Un conflit qui dure

Le choix lourd mené par Google est le résultat d’une succession de conflits dont la firme de Mountain View a payé les frais. Après plusieurs plaintes menées par des acteurs européens, dont une par le moteur de recherche russe Yandex, Google a été contraint de céder plus de places aux moteurs de recherche mobile tiers. Le groupe avait même écopé d’une amende de 4,3 milliards d’euros infligée par l’Europe pour abus de position dominante.

Cet antitrust (lutte contre la monopolisation d’un acteur, ici Google) turc pesant de plus en plus pour le groupe américain, ce dernier a ainsi mené une action drastique visant à mettre en difficulté les constructeurs de smartphones en Turquie (Samsung, Oppo, Xiaomi, HTC…).

Un conflit que le groupe américain souhaite résoudre au plus vite.