Fibre : SFR augmente ses prix de gros et met ses concurrents en colère

SFR devrait bientôt augmenter ses tarifs de gros qu’il facture aux opérateurs tiers qui souhaitent se raccorder à son réseau de fibre, tous les opérateurs sont touchés que ce soit les nationaux ou les locaux.

L’opérateur au carré rouge n’a pas encore augmenté ses tarifs mais cela devrait être effectif dans les prochaines semaines croit savoir le quotidien Les Echos. Ce changement de tarif touchera les zones moyennement denses où SFR est le seul à fibrer les zones AMII (Appels à manifestation d’intention d’investissement) sous son ressort.

Une augmentation qui va à l’encontre de ce qui se fait habituellement sur le marché. En effet, les tarifs ont tendance à baisser à mesure que la fibre est déployée grâce aux économies d’échelles, on parle de quelques centimes tout au plus.

La hausse va donc s’appliquer aux zones AMII de SFR qui regroupent 641 communes et représentent en tout 2,55 millions de lignes, ce qui ne représente que 7% des locaux à couvrir.

Selon un acteur du secteur interrogé par le quotidien, « un opérateur qui voudrait acheter une tranche de 5 % des logements dans le périmètre fibré par SFR devra désormais payer 5,80 euros par ligne et par mois, soit 9 % de plus qu’auparavant ». Orange facture pour cette même prestation 5,48€ par mois.

Concernant la location à l’unité, l’augmentation n’est « que » de 2% mais SFR est déjà le plus cher du marché. Ainsi une ligne seule serait facturée 16,73€ par mois soit 3,53€ par mois de plus qu’Orange.

Une situation ironique puisque « SFR peste depuis longtemps contre les prix de gros d’Orange qu’il juge trop élevés… » selon un autre acteur du secteur.

SFR s’est expliqué au journal en justifiant que cette hausse de « quelques centimes » se fait « en contrepartie d’avancées contractuelles » et notamment de « tenir compte des coûts de maintenance plus importants, du fait notamment de dégradations ».

En revanche, l’opérateur réfute l’idée que cela soit pour offrir un retour sur investissement rapide aux fonds qui détiennent la moitié de son réseau fibre mais que ceci est uniquement fait pour répondre à une demande précise des opérateurs « cadrer dans le temps ces évolutions [le contrat actuel permet d’augmenter les tarifs comme bon lui semble, NDLR] pour éviter des surprises au cours des prochaines années ».