Orange compte atteindre le « Net zéro carbone » dix ans avant le reste de l’industrie
Les opérateurs, et globalement toute l’industrie des télécommunications, sont souvent critiqués du fait de la consommation énergétiques des réseaux. Orange en fait son cheval de bataille et promet d’arriver à la neutralité carbone bien avant le reste du secteur.
Si les télécoms ne sont pas le secteur le plus pollueur, de l’ordre de 3,5% des émissions mondiales de CO2, elles contribuent quand même au réchauffement climatique. Bien loin derrière le transport ou le bâtiment.
Mais ce n’est pas parce qu’il y a pire ailleurs qu’il ne faut pas s’occuper de ce problème là, c’est d’ailleurs l’avis de Stéphane Richard, PDG d’Orange, interrogé par Les Echos quant-à la position de l’opérateur qu’il dirige concernant la question des émissions de CO2.
Lors de la présentation des résultats du groupe et de son plan stratégique à 5 ans, le PDG avait annoncé qu’Orange se dirigeait vers un « net zéro carbone » d’ici 2040. Ce qui signifie que l’opérateur va « drastiquement » réduire son empreinte CO2. Il annonce ainsi que « Orange sera dix ans en avance sur l’accord de Paris ou sur l’industrie des télécoms, qui visent 2050 ».
Pour arriver à ce résultat, l’opérateur aura plusieurs paliers dont le premier sera l’année 2025. A ce moment là, Orange devrait avoir baissé ses émissions de 30%. Mais de gros efforts devront être faits. En effet, entre 2016 et 2018, les émissions ont baissé de 3%, cet effort devra donc être multiplié dans un contexte ou la consommation augmente sans cesse.
L’opérateur historique émet en tout 1,5 million de tonnes de CO2 chaque année pour tous ses marchés. Un tiers est dû à la Pologne. Selon Stéphane Richard, cela s’explique par le secteur énergétique de la Pologne « qui repose beaucoup sur le charbon ». Une situation bien loin de la France où l’électricité est très peu carbonée grâce au nucléaire.
Afin de réduire ce chiffre, « Orange contribuera au développement d’énergies renouvelables ou décarbonées en Pologne comme dans d’autres pays ». Cela sera fait dans l’objectif d’atteindre « 50% d’énergie renouvelable à l’échelle du groupe en 2025, contre 18% aujourd’hui ».
Pour cela, l’opérateur va développer l’utilisation de l’énergie solaire en Afrique ou en Espagne et l’éolien en Pologne. De plus, l’électricité sera achetée à des fournisseurs « verts » ou en partenariat pour certains projets. A titre d’exemple, en Jordanie, cela a permis aux fermes solaires de l’opérateur de produire 75% de l’électricité avant d’arriver à 100% bientôt.
Mais tout ceci à un prix. Orange va investir une centaine de millions d’euros d’ici 2025 afin de mener à bien ces projets. Un coût déjà intégré dans les prévisions.
Mais au delà de l’utilisation d’énergies renouvelables ou très peu carbonées, Orange va aussi réduire sa consommation. En 2018, cela équivalait à 5,6 TWh, autant que la production d’une centrale nucléaire. Pour cela, l’opérateur pourra compter sur ses nouveaux réseaux : la fibre et la 5G.
La fibre est beaucoup moins gourmande en énergie que le cuivre, de l’ordre de trois fois moins. Et la 5G devrait permettre « des économies de l’ordre de 30% à usage constant » mais cela ne prend pas en compte l’augmentation des usages ni l’augmentation de la taille des fichiers avec des vidéos de plus en plus lourdes avec l’amélioration de la qualité par exemple.
Une solution pour réduire la consommation pourrait être de mutualiser une partie du réseau, comme cela est le cas pour Bouygues Telecom et SFR dans certaines zones ou comme Orange le fait déjà en Espagne, Pologne ou Belgique. Stéphane Richard dit y réfléchir pour la France également.
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