Déploiements fibre au deuxième trimestre : « la décrue est bien trop rapide » selon l’Avicca
L’association Avicca, qui rassemble plus de 200 collectivités qui agissent pour l’aménagement et la transition numérique du territoire, estime que la décrue du rythme des déploiements de la fibre optique au deuxième trimestre semble arriver plus vite que prévu.
Le déploiement de la fibre se poursuit à bon rythme sur le territoire français mais pour l’Avicca, l’objectif d’une fin des travaux de déploiement pour fin 2025 – début 2026 ne doit pas être perdu de vue.
Alors que l’observatoire InfraNum Avicca prévoyait une décrue rapide du rythme des déploiements à partir de 2023, les chiffres du premier semestre 2022 semblent montrer qu’elle devrait arriver plus vite que prévu.
L’association dénonce tout d’abord que la zone très dense soit la « parfaite illustration des conséquences du désengagement progressif des opérateurs » à y déployer de nouvelles prises. Iliad (Free) a par exemple une moyenne mensuelle de 800 nouvelles prises FTTH raccordables ces 8 dernières années tandis que SFR (sur la même période) en a 2300.
Selon l’Avicca, le résultat de ce désengagement montre que la complétude de la zone très dense est à l’arrêt. Le solde net (construction de nouvelles prises FTTH – construction de nouveaux logements) est quant à lui de 60 000 nouvelles prises FTTH.
« Les communes de la zone très dense devront donc, avec celles des zones AMEL, être les dernières où le réseau cuivre d’Orange pourra être fermé. »
Même si pour l’association, la complétude des zones AMEL et CPSD reste « toujours aussi décevante », le niveau de déploiement augmente tout de même un peu. La moitié des communes de cette zone est d’ailleurs en chantier. L’Avicca se réjouit également que la zone AMEL tire l’ensemble de ces zones où les déploiements privés ont remplacé les initiatives publiques.
XP Fibre (SFR) est celui qui déploie le plus de prises, deux fois plus qu’Orange et Altitude réunis. SFR devrait pouvoir terminer une zone AMEL en fin d’année avec un an de retard sur son engagement initial, et son objectif d’achèvement fin 2022 dans d’autres zones AMEL est « totalement inatteignable » pour l’association, avec un retard de plus de 15 mois.
Altitude ne devrait pas non plus tenir ses échéances en zone AMEL, contrairement aux réseaux d’initiative publique dont il a la charge. Pour Orange, il est trop tôt pour dire s’il y aura retard ou non mais « il y a lieu de s’inquiéter également » compte tenu des déploiements qui viennent de démarrer dans certains départements.
Quelle situation en zone AMII et en zone RIP ?
Pour la zone AMII, l’Avicca se montre très critique : « on pouvait penser qu’il était difficile de faire pire qu’au premier trimestre 2022 » et d’ajouter qu’avec « moins de 200 000 nouveaux raccordements sur la zone AMII de 2011, il faut remonter très loin dans le temps pour trouver d’aussi mauvais chiffres ».
Concernant la progression de la complétude des communes de la zone AMII, elle reste « très insuffisante » alors même que les opérateurs sont sensés avoir tout terminé pour la fin d’année. L’Avicca indique par ailleurs qu’il reste une cinquantaine de communes où les travaux n’ont pas commencé.
Enfin pour ce qui est de la zone RIP (réseau d’initiative publique), l’association estime que le deuxième trimestre est à nouveau un « bon trimestre » avec une progression notable par rapport au premier trimestre, mais une régression tout aussi notable (-55 000 prises) par rapport à la même période l’année dernière.
Les objectifs de complétude pour la zone RIP doivent être atteints d’ici fin 2025 – début 2026, c’est pourquoi le rythme de production annuel de 2022 doit rester « peu ou prou au même niveau qu’en 2021 » selon l’Avicca.
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