Fibre : l’Arcep observe de fortes disparités dans les déploiements FTTH au troisième trimestre 2022
La fibre continue d’être déployée partout en France, mais les déploiements ne vont pas au même rythme selon les zones. Et durant le troisième trimestre, l’Arcep a remarqué que les raccordements à la fibre ont fortement ralenti dans les zones AMII et les zones très denses.
L’Arcep vient de publier son suivi du marché des services fixes à haut et très haut débit pour le troisième trimestre 2022.
A fin septembre, on compte 33,1 millions de locaux raccordables au très haut débit et 17,1 millions d’abonnés à une offre fibre auprès d’un fournisseur d’accès internet. Des chiffres qui continuent de progresser de trimestre en trimestre.
Mais en ce qui concerne le rythme des déploiements, tout n’est pas rose. En effet, le gendarme des télécoms relève des « fortes disparités » entre les zones très denses, les zones AMII et les réseau d’initiative publique (RIP).
Un déploiement qui ralentit dans les grandes villes
Entre juin et septembre dernier, près de 1,1 million de prises FTTH ont été installées en France. Une progression moindre par rapport au deuxième trimestre de cette année, durant lequel 1,7 million de prises ont été déployées, mais tout de même bonne. En revanche, en se concentrant zone par zone, le constat est moins positif.
Dans les zones moins denses d’initiatives privée (AMII), seuls 180 000 foyers ont été rendus raccordables a très haut débit durant ces trois derniers mois, le rythme le plus lent observé par l’Arcep depuis 2015. Pour rappel, ce sont les zones où Orange et SFR se sont engagés à raccorder l’ensemble des habitants en construisant leur propre réseau FTTH, et les déploiements continuent de ralentir dans ces communes.
Les deux opérateurs étendent trop peu leur couverture fibre dans ces communes, ce qui crée un fossé entre ces zones et les réseaux d’initiatives publiques, qui déploient la fibre à grande vitesse. A titre de comparaison dans les RIP, 770 000 foyers ont été rendus raccordables au très haut débit durant le dernier trimestre, soit 4 fois plus qu’en zone AMII.
Le constat est le même dans les zones très denses (ZTD) où les déploiements se font aussi à un rythme insuffisant. Le régulateur des télécoms ajoute d’ailleurs que « la production de nouvelles lignes a même baissé de presque moitié par rapport à la même période de l’année dernière ».
Engagement AMII : SFR devant Orange
L’Arcep profite de l’occasion pour faire un point sur la situation des déploiements et des engagements d’Orange et SFR dans la zone AMII. Il s’agit de la zone où Orange et SFR se sont engagés à apporter la fibre aux habitants de plusieurs milliers de communes françaises en construisant leur propre réseau FTTH. SFR s’était engagé à raccorder 92% des locaux à la fin 2020 et Orange 100% des locaux d’ici 2022.
Au 30 septembre 2022, Orange a apporté la fibre à environ 87% des locaux qu’il doit raccorder et SFR à environ 95% des habitants concernés. L’opérateur au carré rouge est donc loin devant son concurrent, mais les deux opérateurs doivent encore terminer leurs raccordements d’ici la fin d’année.
La fibre séduit de plus en plus de consommateurs
Malgré ces différences importantes dans les rythmes de déploiement, la fibre continue de séduire de plus en plus de consommateurs à travers l’Hexagone.
A fin septembre 2022, on compte 17,1 millions d’abonnés à une offre FTTH chez Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free et les opérateurs alternatifs, soit 850 000 nouveaux abonnements entre les deuxième et troisième trimestre. Cela représente 83% des abonnements très haut débit et 54% des abonnements internet, toutes technologies confondues, en France. Une progression de 11 points en un an.
Au total, 20,7 millions de personnes ont un abonnement THD actif au 30 septembre 2022, soit 725 000 de plus qu’au trimestre d’avant.
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