Pour les députés E. Bothorel et P. Latombe, « le recueil d’identité sur les réseaux sociaux serait inefficace et dangereux »
Dans une tribune parue il y a quelques jours, les députés Eric Bothorel et Philippe Latombe sont revenus sur le recueil de l’identité des internautes. Une idée qu’ils rejettent en bloc et qui pourrait même être contre-productive.
L’anonymat en ligne est attaqué depuis maintenant quelques jours. Certains députés souhaitent sa fin jugeant que cela sera bénéfique, notamment en cas de harcèlement en ligne, mais certains de leurs confrères se dressent contre cette idée.
Le mythe de l’anonymat en ligne
Tout d’abord pour les deux députés, « interdire l’anonymat en ligne est un mythe ». L’actualité de ces derniers mois le prouve bien, plusieurs procès se sont ouverts contre des harceleurs en ligne, qui agissaient de manière anonyme.
De plus, ce système franco-français serait bien vite mis à l’épreuve comme le rappellent les députés dans leur tribune. Une personne pourrait tout à fait harceler depuis l’étranger ou un français pourrait également facilement contourner cette règle qui n’aurait cours que dans l’Hexagone.
Ainsi un suisse ou un belge (ou toute autre nationalité) pourrait aisément harceler quelqu’un en France, ou il suffirait de poster sur un réseau social en s’appuyant sur un VPN qui sort dans un pays étranger. Même si le VPN ne compromet pas « les performances des forces de police ou de gendarmerie dans la résolution des affaires ».
Ils craignent également qu’en continuant dans le raisonnement de la fin de l’anonymat en ligne cela continue encore plus loin et que cela finisse en attaque du chiffrement des correspondances des conversations afin qu’elles puissent être lues, ce qui « serait inacceptable ».
Sans compter que pour les députés la fin de l’anonymat en ligne impliquerait des risques accrus pour les lanceurs d’alerte ou les chercheurs en intelligence ouverte.
Mais une question se pose pour les députés : « sommes-nous prêts à anéantir tout ce qui contribue à la confiance dans nos échanges virtuels, au prétexte fallacieux que les risques encourus en ligne par les criminels ne se matérialisent pas dans le monde réel ? ».
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