L’ARCEP dévoile la consommation électrique des différents réseaux
L’ARCEP, l’autorité de régulation des télécoms, vient de se pencher sur l’empreinte carbone du numérique et surtout sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) des réseaux en eux-même.
Aujourd’hui le numérique permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre de certains secteurs grâce au télétravail, à la meilleure gestion de la thermique des bâtiments, la réduction des déplacements par exemple. Mais lorsque l’on parle d’une ligne cuivre, on ne pense pas forcément à ses émissions de GES.
Selon l’ARCEP, les opérateurs peuvent payer de quelques dizaines à plusieurs centaines de millions d’euros de facture énergétique chaque année selon leur taille. Pour les réseaux mobiles, cette facture est d’autant plus grande puisqu’elle atteindrait 15 à 20% des coûts d’exploitation.
Devant l’explosion des usages ces dernières années et qui devrait se poursuivre, les opérateurs tentent de minimiser la consommation des antennes. Une antenne au repos consommerait ainsi trois fois moins de courant qu’une antenne à son maximum d’utilisation mais ce n’est pas tout puisque l’augmentation de la consommation de données augmente la consommation électrique des équipements du cœur de réseau.
Si les équipementiers parviennent bien à réduire la consommation des antennes grâce à de nouvelles options comme la mise en veille de l’antenne ou la désactivation de certaines fonctionnalités en dehors des pics de consommation, ces effets sont contrecarrés par l’augmentation toujours plus rapide de l’usage de la DATA.
En ce qui concerne les réseaux fixes, le calcul est très différent puisque la consommation est fixe et ne dépend pas de l’usage mais celui-ci aura un impact sur le reste du réseau comme les serveurs utilisés par les différents services (streaming, cloud gaming…). Selon un acteur interrogé par l’Autorité, la fibre consomme 0,5 Watt par ligne, plus de trois fois moins que l’ADSL avec ses 1,8 W qui est lui même moins énergivore que le RTC et ses 2,1 W. Mais on est bien loin du mobile qui consommerait en moyenne 0,6 kWh/Go.
En moyenne, sur un an, un utilisateur de réseau 4G consommerait dans les 50 kWh d’électricité contre 19 kWh pour une ligne RTC, 16 kWh pour l’ADSL et 5 kWh pour une ligne en fibre optique.
Malgré cette baisse de la consommation grâce à la fibre, l’effet ne se fera pas sentir puisque ce réseau très stable et ultra rapide ouvre de nouveaux usages à beaucoup de personnes comme le cloud gaming évoqué plus tôt. S’il a le mérite de faire baisser le nombre de terminaux de jeux en donnant un accès simple avec peu de matériel, il a un effet pervers en donnant la possibilité à beaucoup plus de monde de jouer. Par exemple Google Stadia sera accessible pour 9,99€ par mois soit le prix de 2 jeux neufs sur consoles.
L’ARCEP conclut que si le numérique est un « maillon essentiel de l’économie », il n’en reste pas moins un « émetteur net de GES » et qui compte aujourd’hui pour 3% des émissions mondiales de GES mais que cela pourrait passer à 8% dans les prochaines années avec l’accroissement des usages que ce soit pour le secteur lui même que pour d’autres secteurs.
Pour le gendarme des télécoms, il serait bon « d’informer les citoyens sur les effets de leur consommation numérique dans l’esprit de la régulation par la donnée », ce qui « permettrait à chacun d’adopter des démarches d’éco-consommation et contribuer à maximiser des usages vertueux du numérique » avant d’ajouter que cela pourrait être du ressort de la « puissance publique » qui « pourrait contribuer à ces leviers importants ».
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