Orange et Free veulent en finir du cuivre dans les zones fibre

Durant le colloque Territoires et Réseaux d’initiative Publique (TRIP) de l’AVICCA qui vient de se terminer, quelques idées pour permettre l’essor de la fibre ont été formulées dont des changements de prix pour le cuivre.

Afin d’encourager les particuliers et les entreprises à migrer sur la fibre ou à prendre des abonnements fibre quand l’ADSL est également disponible, Orange et Free se sont accordés sur la nécessité de fermer les accès cuivre dans les zones où la fibre est disponible.

Si l’idée est la même pour les deux opérateurs, il existe néanmoins un différend sur la façon de procéder et particulièrement en ce qui concerne les modalités tarifaires.

Pour Orange, propriétaire du réseau, qui a présenté les jalons envisagés concernant la fin du cuivre, il faudrait la « possibilité d’avoir des tarifs plus élevés pour les produits cuivre », une idée que l’opérateur ne suit pas vraiment puisque la fibre est 5€ plus chère que l’ADSL après la première année d’abonnement, la différence monte même à 10€ pour sa filiale low cost, Sosh.

Dans un second temps, l’opérateur historique souhaite l’arrêt de la commercialisation des produits cuivre avant une fermeture du SAV. Une façon de faire qui est déjà plus ou moins suivie par l’opérateur lui même puisqu’il propose avant tout de la fibre quand elle est disponible, il existe néanmoins des possibilités de repli sur le cuivre mais c’est surtout dans le cas d’ une impossibilité de fibrer le logement après plusieurs rendez-vous.

Enfin, pour vraiment marquer la fin du cuivre l’opérateur historique ne souhaite plus reconstruire un accès cuivre défaillant quand la fibre est présente, le client qui a donc une ligne ADSL qui ne fonctionne plus serait migré vers la fibre. Puis en tout dernier, le démontage du réseau cuivre est prévu.

De son côté Free, qui migre plus ou moins automatiquement les clients cuivre vers la fibre quand elle est disponible, prône une « fermeture du cuivre à marche forcée » comme le rapporte DegroupNews sur son Twitter. L’opérateur a également ajouté qu’il faudrait « un scénario de fermeture beaucoup plus agressif que sur le RTC » et déplore que la concurrence propose du cuivre à « prix cassé sur des immeubles totalement fibrés », en oubliant certainement que lors des ventes privées, il ne propose que l’ADSL à l’ouverture de la ligne mais permet ensuite de migrer sur la fibre si elle est disponible.

Du côté d’InfraNum, on propose un « système équitable qui permet de fournir une incitation tarifaire au client final ». La fédération propose que l’offre de gros de cuivre augmente plusieurs fois par an afin d’inciter les opérateurs à migrer les clients vers ce nouveau réseau.

Des vœux pieux mais qui seront certainement très difficiles à appliquer.

En 2013, Orange voulait faire de la ville de Palaiseau dans l’Essonne une ville test dans laquelle le réseau cuivre serait coupé au profit de la fibre optique mais sur les quelques 30 000 habitants de la commune, tous n’ont pas encore migré vers la fibre. Tout d’abord, Orange a du reporter la fermeture de son réseau cuivre de plus de 5 ans devant le manque d’engagement des opérateurs tiers à proposer la fibre dans la commune.

Puis tous les habitants n’ont pas migré, outre les tarifs qui peuvent être plus élevés, certains ne voient pas forcément l’intérêt de passer sur le nouveau réseau quand l’ADSL peut leur suffire amplement.