Les opérateurs n’arrivent pas à s’accorder sur le futur prix de la location du cuivre

Pour forcer le passage à la fibre dans le temps, Orange souhaiterait que le prix de la location du cuivre augmente dans le futur mais les autres opérateurs ne sont pas de cet avis et veulent le voir baisser.

Le passage de l’ADSL vers la fibre est assez compliqué. Si de nombreuses voix s’élèvent pour demander un déploiement plus rapide, beaucoup de monde n’a pas encore franchi le pas de ce nouveau réseau. Si la vitesse largement plus élevée avec la fibre peut être un argument, le prix des abonnements ADSL en est un autre.

En effet, depuis quelques années, les opérateurs s’écharpent sur l’internet fixe avec une guerre des prix et si souvent les promotions ne duraient qu’un an, certaines étaient « à vie ». Red, la filiale lowcost de SFR, propose encore actuellement un abonnement ADSL à 16€ par mois sans limitation de durée. Difficile dans ce cas là de faire payer les clients entre 27 et 30€ par mois après la première année au minimum, pour qu’ils aient la fibre.

Actuellement, le prix du dégroupage est de 9,51€ par mois, un coût important pour les opérateurs tiers qui margent donc très peu pour les lignes à bas prix voire qui perdent de l’argent dans le cas de certaines promotions.

Pour palier cet effet, Orange, qui détient les lignes cuivre, souhaiterait que le tarif du dégroupage augmente pour qu’intrinsèquement, le tarif des offres les moins chères augmentent également, rendant la différence avec la fibre peu avantageuse.

SFR, Free et Bouygues Telecom sont à contre-courant de cette pensée comme le souligne La Tribune. Ces trois opérateurs voudraient plutôt une baisse du tarif du cuivre. Le Président de l’Arcep, le gendarme des télécoms qui fixe ce prix, avait suivi le même discours il y a quelques semaines. Pour lui, « plus on baisse le prix du cuivre, plus on incite à sa fermeture ».

Lors de la présentation des résultats d’Orange, Stéphane Richard, le PDG, a fustigé les paroles du régulateur. Il serait pour lui, impossible de baisser le prix si on veut garder une qualité correcte du cuivre avant son extinction. D’autant plus que l’entretien devrait être de plus en plus cher avec le temps.

Du côté des tiers, certains pensent qu’une augmentation inciterait Orange à garder son réseau plus longtemps parce qu’il serait bien plus rentable pour lui et qu’une baisse de prix, serait incitatrice d’une fermeture.

« C’est un joli habillage, bien pensé, bien réfléchi et bien marketé auprès de l’Arcep pour faire passer une hausse de tarif au seul bénéfice de l’opérateur historique » selon une source citée par notre confrère. « Il ne faut pas oublier qu’Orange est ultra-dominant dans l’Internet fixe. Les autres opérateurs alternatifs sont plus fragiles. Toute augmentation tarifaire se ferait à leur détriment, et limiterait leurs capacités à investir dans les réseaux.